Sans être un dispositif de formation à proprement parler, l’entretien professionnel sert de socle à la réforme de la formation. « La vraie valeur ajoutée c’est l’entretien professionnel, estime Manuel Santos, secrétaire général de l’Aref Rhône-Alpes. C’est un dialogue, un temps réservé pour parler de formation. »
Cet échange doit aider l’entreprise à préparer son plan de formation, à identifier les actions éligibles au titre du DIF… Un rendez-vous qui est loin d’être généralisé au sein des entreprises de BTP. Pour les plus grandes, la mise en place des entretiens n’exigera que des aménagements. « Nous avons déjà des entretiens pour les Etam et les cadres. Pour le personnel ouvrier, nous avions pris l’engagement de mettre en place les entretiens préalablement à la loi, explique Nathaly Goig, DRH de Bec. Nous réfléchissons encore à la structure de ces entretiens afin de proposer un système bien dimensionné. »
Les petites entreprises ont besoin de temps. Pour les plus petites entreprises, tout reste à construire. « La mise en place des entretiens me préoccupe davantage que le DIF ! C’est une de nos priorités à l’Aref. Mais faire des entretiens nécessite du temps et les chefs d’entreprise sont surchargés ! », souligne Jean-Claude Quentric, directeur de l’Aref Bretagne.
Un avis tempéré par Pierre Duval, secrétaire général de l’Aref Haute-Normandie : « Les réunions d’information que nous organisons sur le sujet rencontrent un public de chefs d’entreprise », preuve de leur intérêt. Pour Stéphanie Sarrade, P-DG de l’entreprise Citel, spécialisée dans la construction de lignes électriques, les entretiens devraient démarrer l’an prochain. « D’ici là, je vais moi-même partir en formation pour apprendre à conduire un entretien, explique-t-elle. Cet outil doit nous aider à détecter les souhaits d’évolution des salariés, mais aussi à faciliter la parole, à faire émerger des idées. » Ce dispositif devrait trouver un écho auprès de la nouvelle génération de chefs d’entreprise, davantage sensibilisés aux enjeux de la gestion des compétences. Pour les y aider, la FFB finalise un guide méthodologique à la conduite de l’entretien.

