La qualité de l'air à l'intérieur des bâtiments est devenue quasiment tributaire du système de ventilation ou de climatisation. En effet, l'isolation croissante des parois, rendue obligatoire par la réglementation thermique, rend les locaux pratiquement étanches à l'air extérieur. Dès lors, tout dysfonctionnement de l'installation entraîne un confinement de l'air intérieur nuisible à l'hygiène et à la sécurité des occupants ainsi qu'à la conservation du bâti.
Les causes de ces dysfonctionnements sont multiples. Tout d'abord, elles peuvent provenir d'une mauvaise conception des installations, et se traduire notamment par une insuffisance des débits. Ensuite, les occupants sont susceptibles de perturber le fonctionnement en raison d'interventions intempestives. Il n'est pas rare de voir les occupants de logements obstruer les entrées d'air pratiquées dans les huisseries de fenêtres ou dans les coffres de volets roulants, voire d'arrêter le système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
Vieillissement des installations
Enfin, le vieillissement des installations peut entraîner une baisse des débits initiaux et générer une pollution de l'air. Par exemple, le non-remplacement des filtres ou le manque d'hygiène dans les centrales de climatisation, principalement dans le secteur tertiaire, peut être à l'origine de pathologies dont l'origine est souvent difficile à identifier. On pense au fameux syndrome des bâtiments malsains qui se traduit par des symptômes tels des maux de tête, des irritations de la gorge, des yeux, du nez. Le développement de la légionellose lié à un manque d'entretien des tours de refroidissement constitue l'un des cas les plus aigus de pathologies. Pour remédier à ces problèmes, une inspection périodique des installations est nécessaire. Les opérations de maintenance passent, par exemple, par un changement régulier des filtres encrassés. L'état de propreté des gaines aérauliques est également un facteur déterminant. Le groupement Hygiène des réseaux aérauliques (voir « Le Moniteur » du 13 février 1998, p. 22) rassemble des entreprises spécialisées dans ce type d'opération, ainsi que des industriels.
Son vice-président, Michel Caffon, à la tête de l'entreprise SIV Clim'Control, estime que toutes les gaines s'encrassent, car il n'existe pas de filtre absolu capable d'arrêter l'ensemble des poussières. Selon lui, il est difficile de définir d'une manière générale la périodicité de l'entretien. En effet, à chaque bâtiment correspond une installation différente. On peut cependant dire qu'une intervention tous les cinq ans est nécessaire avec une visite annuelle de diagnostic (voir l'avis d'expert).
Aspiration par robots télécommandés
Les moyens mis en oeuvre pour nettoyer les gaines sont conditionnés par la nature des conduits, la plupart du temps en acier galvanisé : ils garantissent l'étanchéité à l'air mais pas à l'eau. On ne peut donc pas utiliser de produits liquides ni de substances chimiques qui risqueraient de détériorer les parois. La solution adoptée consiste à décoller mécaniquement la poussière par brossage, par air comprimé grâce à des robots télécommandés et munis de caméras vidéo. Les distances atteignent 30 m.
Afin d'éviter que les poussières mises en mouvement dans les gaines se propagent dans les locaux, on crée une dépression. Les poussières sont récupérées dans des aspirateurs munis de trois filtres dont le dernier est de type «absolu». Selon Michel Caffon, « le prix de revient d'un nettoyage de gaine dans des immeubles d'habitation varie entre 150 et 400 francs HT/logement. Il est relativement bien cerné car il dépend essentiellement de la géométrie du bâtiment et du nombre de logement par bâtiment. Dans le secteur tertiaire, il est très difficile de donner un prix car les installations sont très complexes : rien n'est standard. Actuellement, les secteurs les plus demandeurs appartiennent au milieu hospitalier, car on y rencontre les occupants les plus sensibles aux problèmes de qualité de l'air. »
PHOTO : Dans le tertiaire, il est difficile de donner un prix standard de nettoyage des gaines, compte tenu de la diversité des installations .