L’efficacité énergétique en recherche d’efficacité

En ce début d’année 2013 l’efficacité énergétique fait parler d’elle. Le 9 janvier, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté un avis et la fondation Terra Nova a publié  une note sur le sujet. La ministre de l’Énergie l’a également évoqué jeudi 10 janvier lors d’une visite du siège de Schneider Electric en banlieue parisienne.

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Le Green Office de Meudon

Ce lundi 14 janvier, la filière « éco-électrique » publie une étude sur l’efficacité énergétique « active » dans le secteur du bâtiment  et la Cour des comptes européenne formule ses recommandations dans un rapport sur « la rentabilité des investissements consacrés à l’efficacité énergétique dans le cadre de la politique de cohésion ». Si faire de l’efficacité énergétique une priorité dans le cadre de la transition énergétique (GDF Suez l’a répété vendredi 11 janvier) fait consensus, il n’en va pas toujours de même sur la façon de procéder.

Solutions passives et actives

Par exemple, la filière « éco-électrique » qui associe cinq organisations professionnelles – FFIE, FGME, Gimélec, Ignes et Serce – prône le déploiement de GTB moderne dans les bâtiments avant d’engager des travaux thermiques qui peuvent s’avérer coûteux.

Une analyse à mettre en parallèle avec les propos de la ministre du Logement Cécile Duflot qui, le 8 janvier, devant le CESE rappelait qu’« il n’y aura pas de transition énergétique durable sans une rénovation thermique massive des bâtiments ». Delphine Batho tente, elle, un rééquilibrage entre les solutions passives et actives. « L’efficacité énergétique active est un second pilier », le premier étant la rénovation thermique, a-t-elle déclaré jeudi. La ministre a notamment précisé que, pour les particuliers, les solutions actives seront bientôt éligibles aux mêmes aides que les solutions passives (Eco-PTZ, crédit d’impôt développement durable). La filière « éco-électrique » fait, elle, remarquer que les solutions techniques « actives » sont d’ores et déjà rentables avec des temps de retour inférieurs à ceux des travaux d’isolation. Tout en prônant une approche globale, elle estime qu’une hiérarchisation des mesures (selon le merit order) serait plus efficace.

De son côté, le CESE a recommandé la réalisation « dans les meilleurs délais » d’une étude macro-économique sur le potentiel de l’efficacité énergétique en incluant tous les facteurs (coûts des énergies, emplois, coûts évités). Les multiples recommandations des uns et des autres et le nouveau cadre de la directive européenne démontrent qu’une véritable stratégie doit être élaborée pour réussir le pari de l’efficacité énergétique. Ce dont convient Delphine Batho. « Les mesures prises depuis 10 ans sont largement insuffisantes et leur simple aménagement ne suffira pas », souligne la fondation Terra Nova. Qui juge qu’« une action publique visant à modifier l’équation économique des opérations, à solvabiliser et accompagner les acteurs est nécessaire ».

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