"L’écolabel européen amènera de l’harmonie dans le domaine de la certification du cadre bâti "

Selon Alfonso Ponce, manager au sein de Deloitte Real Estate advisory, spécialiste des signes de qualité de la construction, les labels américain et britannique ont pris une longueur d’avance sur le français HQE et l’allemand DGNB. Quant à l’écolabel européen, il l’estime nécessaire pour amener de la clarté dans un domaine où règne une certaine "confusion technico-règlementaire".

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BEM

Vous parlez de "confusion technico-règlementaire" concernant la certification. Qu'entendez-vous par là ?

Au moment de la signature du Traité de Rome, dans les années 50, l’environnement ne constituait pas un sujet politique majeur, comme cela peut l’être aujourd’hui. De cela découle un manque de clarté pour le portage de cette question au niveau des instances européennes. En effet, plusieurs directions générales s’en sont saisies : La DG Recherche, Energie, Environnement, Entreprise. Résultat : plusieurs cadres réglementaires européens se tournant le dos avec des calendriers divergents. On peut citer par exemple : l’Écolabel européen en préparation pour 2012-2013 ; les travaux en cours du CEN TC 350 (durabilité des travaux de construction) ; l'existence d’un label "Green building" européen, peu connu en Europe continentale et ne portant que sur les aspects énergétiques…

Bref, au niveau règlementaire, une certaine confusion règne. A cela s’ajoute la multitude d’initiatives et de certifications privées telles que l’américain LEED, le britannique BREEAM, l’allemand DGNB, le français HQE…

Ceci est particulièrement vrai en France ou l’on en dénombre près d’une dizaine, toutes typologies confondues.

Quid de l'écolabel européen, prévu pour fin 2012-début 2013 ?

C’est un travail qui est sous la responsabilité du JRC (Joint Research Center), un laboratoire qui est aussi un organisme à part entière de la Commission européenne. Le processus consiste en l’inclusion de la catégorie « Bâtiment » dans les classes d’un écolabel européen que l’on retrouve, par exemple, pour les produits ménagers. C’est la transposition de la fleur européenne sur le bâtiment. Ce qui est intéressant dans ce projet – et le distingue de tous les autres – est qu’il harmonise non seulement les critères d’impact, mais aussi les processus de certification. L’écolabel, c’est la Commission qui dit «stop» au manque de coordination des acteurs européens. La marque européenne viendra concurrencer les certifications existantes, mais encore une fois son taux de pénétration sera variable et fonction du pays, du segment, du marché et de la typologie du bâtiment.

Retrouvez l’interview complète dans le BEM

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