Une simple ampoule : c’est l’objet du quotidien qui semble aujourd’hui faire progresser le plus rapidement l’entrée des objets connectés dans les maisons françaises.
« Au lieu de payer 1 500 euros un électricien pour changer des interrupteurs de place, il suffit désormais d’acheter des ampoules connectées à 10 euros. Elles permettront, de plus, de régler l’éclairage à sa guise ou de faire de la simulation de présence en l’allumant à distance », met en avant Laurent Glaser, le directeur Stratégie et Prospective Maison connectée chez Leroy Merlin.
De fait, au moment de changer une ampoule pourquoi ne pas tester, pour un prix similaire ou presque, une ampoule connectée qui permettra de régler facilement son éclairage depuis son téléphone intelligent, via une simple application gratuite ? Face à l’engouement pour les ampoules connectées de sa marque Lexman, lancées en octobre 2020, l’enseigne nordiste en propose 14 nouvelles depuis février 2022.

Laurent Glaser, le directeur Stratégie et Prospective Maison connectée chez Leroy Merlin © Leroy Merlin
Nouveau type d’utilisateurs
Ampoule, mais aussi aspirateur robot, ou radiateur, pour Laurent Glaser, ces nouveaux objets connectés ont fait émerger récemment un nouveau type d’utilisateurs : celui qui acquiert un de ces objets un peu par accident, ou par opportunité soit parce qu’ils sont nativement connectés soit parce qu’ils offrent des fonctionnalités supplémentaires pour un coût similaire. Par exemple, un radiateur connecté sera bien plus simple à programmer que via un système classique de thermostat, que peu d’utilisateurs savent vraiment manier.
« Nous avons toujours des clients qui rentrent via un projet : sécurisation, baisse des consommations… mais cette approche ne permet pas un développement massif des objets connectés. En Allemagne, le taux de maisons équipées est par exemple bien supérieur. Nous croyons plus à l’effet de pollinisation d’objets comme ces ampoules connectées », analyse Laurent Glaser.
Baisse des prix
Pour lui cette nouvelle tendance est accélérée par plusieurs phénomènes : une baisse significative des prix de ces objets, par la généralisation des téléphones intelligents, par l’arrivée des systèmes de commande vocale et de systèmes comme Google Home et l’ouverture des différents systèmes de pilotage.
« Il y a cinq ans beaucoup de systèmes et de protocoles étaient encore fermés sur eux-mêmes. Désormais il y a beaucoup de convergences et notre plate-forme Enki de pilotage est compatible avec 25 marques (Sauter, Somfy, Legrand, Netatmo, Philips, DiO, etc.) et plus de 500 objets. Il s’agit d’offrir un système le plus ouvert possible », met en avant le directeur stratégie.
Métropole lilloise
C’est à Lezennes, dans la métropole Lilloise, que Leroy Merlin développe cette plate-forme de solution pour maison connectée baptisée Enki. « Une centaine de personnes y travaillent à Lille. Face au développement de ce segment nous continuons à recruter des développeurs », se félicite Laurent Glaser.
La plate-forme permet déjà de piloter à distance aussi bien l’éclairage, que les volets et le chauffage. D’autres objets, comme par exemple les robots tondeuses pourrait bientôt rejoindre la liste.