« Tous mes salariés vont bien. C’est l’essentiel. En chômage partiel – dans l’attente de la prise en compte des dossiers par l’administration – ils ont perçu une avance de 85 % de leur salaire ce mois-ci. J’ai, pour ma part, maintenu une présence avec deux interventions d’urgence pour des tuiles déplacées suite au coup de vent de la semaine dernière.
J’ai pris connaissance du guide de bonnes pratiques de l’OPPBTP et j'ai vu ce qu’il fallait mettre en place dans notre organisation. Parmi les contraintes, le déplacement d’un salarié par véhicule impliquera l’utilisation de véhicules personnels par certains. Nous réduirons les équipes à 2 sur les chantiers et formerons tout le monde aux gestes barrières. Ce n’est pas sans poser des questions : en général, on se passe des ardoises et des tuiles de la main à la main, mais aussi des outils. On peut en individualiser certains, mais, par exemple, nous n’avons que deux cloueuses pour l’effectif. Il faudra être vigilant à les désinfecter en atelier. Quant à l’accès à l’échafaudage, il m’interpelle car je n’ai pas encore de solutions.
J’envisage un redémarrage d’une ou deux équipes le 15 avril. Les chefs d’équipe reviendront une semaine avant pour dresser un point précis sur chaque chantier et nous élaborerons une trame d’intervention à valider. Mais le redémarrage n’a de sens que si les industriels relancent leurs chaînes de fabrication. Il est clair que, dans ce cadre totalement nouveau, nous allons être affectés par une perte de rentabilité, au moins dans un premier temps. Je reste serein car nous avions des commandes d’avance et si toutes ne reviendront pas, nous saurons nous adapter. »