Elle l’avait promis, elle l’a fait. Quelques mois après l’avoir annoncé (Le Moniteur du 26 avril 2013), l’association SBA (Smart Buildings Alliance) accouche d’un document de 62 pages qui décrit très précisément les enjeux et bénéfices du bâtiment intelligent, mais surtout précise la méthodologie des projets smart building. « Ce que nous souhaitions faire avec ce document, ce n’est pas dire une fois de plus où sont les problèmes, mais montrer quelles sont les solutions », explique Serge Le Men, président de cette association qui compte une trentaine de membres. « L’arrivée du numérique dans le bâtiment bouleverse les métiers traditionnels, et c’est le rôle d’une association comme la nôtre, qui regroupe des acteurs très divers mais tous impliqués dans cette révolution, de partager sa vision prospective », ajoute Emmanuel François, vice-président de la SBA.
Nouveaux labels qualité
Organisé en six chapitres (contexte général, nouveaux enjeux, solutions, méthodologie, bénéfices, évolutions des métiers), ce manifeste, qui sera prochainement traduit en anglais et en allemand, prône notamment la constitution d’un lot smartgrid (réseau électrique intelligent) dans les projets, et insiste sur la nécessité d’une montée en compétence numérique de toute la filière à travers des plans de formation. « Déjà, nous voyons apparaître le métier d’AMO smartgrid, mais tous les acteurs vont évoluer, y compris les distributeurs qui devront proposer des solutions et plus seulement des produits », insiste Serge Le Men. D’un point de vue plus économique, ce dernier juge capital également que les promoteurs ne raisonnent plus uniquement en coût d’investissement (Capex), nécessairement plus élevé avec le smart building, mais en coût différé (Opex), en tenant compte des coûts de maintenance et d’exploitation. L’association propose enfin de mettre en place deux labels qualité, « Ready to grid » et « Ready to services », à même de garantir l’interopérabilité des systèmes et la bonne mise en œuvre de scénarios tels que l’effacement énergétique lors des pics de consommation par exemple.