En télétravail, l’agence Land’Act garde le moral

Parmi les leaders français de la conception paysagère avec une cinquantaine de salariés, Land’Act a rebondi en mode télétravail dès les premiers jours du confinement. L’agence tire les dividendes d’une organisation matérielle et managériale rigoureuse, associée à une bonne humeur à toute épreuve.

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Equipe Land'act
Avec une cinquantaine de salariés, Land'Act figure parmi les leaders français de la maîtrise d'oeuvre paysagère.

« Le moral est bon ». Président de l’agence de paysage, d’urbanisme et d’écologie Land’Act, Eric Manfrino se donne le temps de vérifier cette affirmation chaque semaine, à la visio-conférence du lundi matin, avec les 45 concepteurs confinés. La plupart d’entre eux  se rattachent à l’implantation principale de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). L’établissement secondaire a enrichi l’équipe depuis son ouverture en janvier 2019 à Nice (Alpes-Maritimes).

Rituel managérial

Le rituel s’est vite installé : chaque salarié se montre aux autres pendant quelques minutes pour résumer son plan de charge. « Des hyperdiscrets révèlent un humour décalé », s’étonne le président. Coronavirus ou pas, l’équipe dont il partage le pilotage avec Benjamin Thébaud confirme son mélange de bonhomie et de sérieux. "Quand nous en sortirons, cela nous renforcera", pronostique Eric Manfrino.

A l’issue du week-end pascal, le rite tourne à la rigolade, avec le jeu de  l’œuf de Pâques : à chacun de présenter le sien, ce mardi matin 14 avril. Eric Manfrino joue de sa calvitie avec son visage dans  un cadre ovale, encadré par deux petits œufs dessinés à la place des oreilles…

Réactivité immédiate

Face à l’ennemi invisible, les troupes de Land’Act ont prouvé leur réactivité dès le 16 mars. Uber ou covoiturage, tous ceux qui ne disposaient pas d’ordinateur portable ont trouvé sur le champ la solution pour rapatrier l’unité centrale et ses accessoires indispensables. Fière de la longueur d’avance qu’elle a toujours maintenue dans ses investissements informatiques, l’agence ne plaisante pas avec la sécurité de ses données : pas de télétravail possible sans le matériel et les logiciels maison.

La rigueur et l’esprit d’entreprise se reflètent dans un management en forme de fleur : chaque chef de pétale consolide le lien humain avec cinq à six salariés, pour en rendre compte aux dirigeants à un rythme bihebdomadaire. 

Rythme soutenu

Avec un chômage partiel réduit au minimum et une production qui se maintient à 80 % des prévisions, Eric Manfrino se veut rassurant pour l’immédiat : « Nous sommes blindés jusqu’à la fin du confinement et au-delà », affirme-t-il. A court terme, la principale inquiétude concerne la facturation. Au-delà, la préoccupation majeure concerne le trou prévisible des commandes de 2020, sous l’effet cumulé du coronavirus et de l’interminable entre deux tours des élections municipales.

Dans une période où les qualités et les défauts des organisations se révèlent jusqu’à la caricature, le prestataire dresse l’inventaire de sa clientèle : certains maîtres d’ouvrage, surtout parmi les donneurs d’ordre publics, ont rompu toute relation. La désinvolture va jusqu’au refus de prendre position sur l’arrêt des chantiers, pour en renvoyer la responsabilité et les impacts financiers vers les adjudicataires des marchés. Comme d’autres dirigeants d’agences de paysage, Eric Manfrino prend aussi la mesure de la « casse redoutable » issue des stocks de végétaux entassés à ciel ouvert, en attente de plantation sur des chantiers arrêtés.

Lueur à Rueil-Malmaison

Ces perspectives sombres n’empêchent pas une lueur d’espoir de s’affirmer, du côté de la reprise des chantiers : à la demande de Rueil Aménagement, les entreprises Fayolle (voiries et réseaux) et Espace Déco (espaces verts) vont reprendre les travaux de l’éco-quartier de l’Arsenal, dans la deuxième quinzaine d’avril à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Développé sur 26 hectares avec une maîtrise d’œuvre coordonnée par Segic Ingénierie, ce projet donnera à Land’Act l’occasion de tester son propre protocole de reprise des chantiers, formalisé dans une note interne signée d’Eric Manfrino. Outre les traditionnelles dispositions sanitaires, l’agence soumet sa participation à un préalable économique : les intervenants réunis en visioconférence par le coordinateur sécurité, devront « analyser l’augmentation potentielle des coûts de l’opération en prenant en compte la contrainte Covid 19 ».

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