Malgré un chiffre d’affaires 2019 de 1,472 milliard d’euros, en recul de 5,5 % et des réservations de logements en baisse de 8,7 % en 2019 (à 8 222 unités), Nordine Hachemi, P-DG de Kaufman & Broad, quatrième promoteur français, s’est montré confiant, ce matin, lors de la présentation des résultats annuels de l’entreprise. « Les conditions de marché sont excellentes, le pouvoir d’achat est en légère hausse, le moral des ménages remonte et la demande est toujours très soutenue du côté des acquéreurs ».
Contexte pré-électoral peu porteur
Des signes positifs ternis néanmoins par un contexte pré-électoral peu porteur. « Nous sommes sur un cycle assez classique d’attentisme sur les permis de construire avant les élections. Lors des municipales de 2014, cela concernait surtout l’Ile-de-France ; en 2020, le phénomène s’est étendu à l’échelle nationale », analyse Nordine Hachemi.
Dans ce contexte, Bruno Coche, directeur financier de Kaufman & Broad, s’attend, pour 2020, à une « activité quasi atone sur le logement », marquée par une baisse des réservations au premier semestre puis une reprise sur la seconde moitié de l’année. « Tout va dépendre des résultats des élections. En cas de changements complets d’équipes municipales, les opérations pourraient avancer plus lentement ».
400 000 mises en chantier en France en 2020
Le gouvernement table sur la mise en chantier d’au moins 400 000 logements cette année en France, soit à peu près le niveau observé en 2019 à l’issue de deux ans de recul.
L’objectif pour 2020, « c’est de se maintenir à des niveaux aussi hauts qu’en 2019, au-dessus de 400 000 », a annoncé Julien Denormandie, le 31 janvier 2020.
L’an dernier, le nombre de logements mis en chantier a néanmoins légèrement baissé, à 410 300, malgré une nette amélioration en fin d’année.
Le ministre a, notamment, jugé que la création de logements neufs serait encouragée par l’assouplissement du code de la construction engagé depuis le début du quinquennat et entériné par ordonnance cette semaine.
Résidences gérées et investissement alternatifs
Pour compléter son offre sur le logement, Kaufman & Broad accélère son rythme de développement sur les résidences gérées (tourisme, étudiants et seniors) et planche sur son positionnement sur les investissements dits « alternatifs » (coworking, résidentiel, data centers, santés, infrastructures, loisirs). « Nous réfléchissons à packager des portefeuilles de résidences étudiantes. Nous avons énormément de demandes de partenariats de la part d’investisseurs ».
Une activité tertiaire en forte baisse
Côté tertiaire, le promoteur a enregistré en 2019 un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros, en baisse de 48 %. « Un écart qui résulte de la signature d’une grosse opération à Courbevoie en 2018 », explique David Laurent, directeur général immobilier d’entreprise de Kaufman & Broad. Le montant des réservations s’élève pour sa part à 467 millions d'euros ; 340 000 m² sont en cours de développement et 109¦000 m² en cours de construction.
Parmi les projets attendus figure « Evolution », un programme mixte de plus de 80 000 m² situé sur une friche ferroviaire de la gare d’Austerlitz. Une promesse de Vente en l’Etat Futur d’Achèvement (Vefa) portant sur 50 000 m² de bureaux devrait être signée dans les prochaines semaines avec un preneur-acquéreur qui y installera son siège social.
« Nous avons déposé le permis de construire et obtenu la CDAC. Nous lancerons l’enquête publique après les municipales. Nous tablons donc sur un permis purgé dans le courant de l’année 2021 », détaille Nordine Hachemi. Quatre années de travaux seront ensuite nécessaires avant la livraison de l’ensemble.
Acquisitions en vue
Le quatrième promoteur français, qui s’appuie sur des bases financières saines caractérisées par une dette négative et une capacité financière de 450 millions d’euros à fin novembre 2019, est ouvert aux opportunités d’acquisitions.
« Nous regardons des structures moyennes plutôt présentes sur l’immobilier de logements, qui enregistrent entre 300 et 500 réservations par an. Cela peut être des entrepreneurs qui préparent leur retraite ou de jeunes structures qui cherchent à s’adosser à un grand groupe pour accélérer leur développement », précise le dirigeant.