Jean-François Maregiano (Fnedre) : « Reprenons les bonnes habitudes dans les travaux sur réseaux »

La recrudescence des endommagements de réseau inquiète les professionnels : 600 événements constatés au premier semestre en Ile-de-France traduisent une augmentation de 17 % par rapport à 2018. Membre de l’observatoire régional des risques travaux sur réseau et président de la Fédération nationale des entreprises de détection sur réseau (Fnedre), Jean-François Maregiano commente ces chiffres pour Paysage Actualités.

Jean-François Maregiano
La remontée significative des accidents à proximité des réseaux justifie la sonnette d'alarme tirée par Jean-François Maregiano

Comment évolue l’accidentologie des travaux à proximité des réseaux ?

Après les quatre accidents mortels de 2008, puis la mise en place de la réglementation actuelle en 2012, les accidents ont baissé de 50 à 60 %. La remontée significative observée depuis le début 2019 résulte en partie de la croissance du nombre des chantiers. Mais elle traduit aussi une augmentation du taux d’accidents. Il est temps de revenir aux bonnes habitudes. Voilà ce qui a justifié l’alerte déclenchée par l’observatoire d’Ile-de-France des risques travaux sur réseaux.

Comment se situe la fédération que vous présidez, dans cet organisme paritaire ?

Les techniques non intrusives de détection de réseau manquent de notoriété. A côté des entreprises de TP, des grands concessionnaires, des maîtres d’œuvre et des collectivités qui composent notre clientèle, le gouvernement a souhaité donner une représentation aux quelques 200 PME de cette spécialité, qui emploient en moyenne 10 à 12 personnes.

Quelle place occupent les entreprises du paysage, dans les statistiques d’endommagement de réseau ?

Leur taux d’accidentologie n’a pas évolué depuis 2012, alors que toutes entreprises confondues, ce taux a chuté de moitié. J’y vois le résultat d’une moins grande présence dans le suivi de la réglementation et d’un manque d’informations du secteur. Le dessouchage d’arbres est une opération risquée. Il n’est pas rare que des câbles ou conduites soient pris dans le chevelu racinaire. Les chantiers d’élagage comportent des risques d’électrocution souvent non anticipés. L’importante clientèle privée, moins bien suivie que la maîtrise d’ouvrage publique, contribue aussi au poids des entreprises du paysage, dans nos statistiques.

L’inversion de cette tendance passe-t-elle par plus de répression ?

Le parallèle avec les accidents de la route me paraît éloquent : après un pic d’accidents, les pouvoirs publics se sont emparé du problème et ont créé une réglementation appropriée. Cette réglementation impose un changement de culture des acteurs. De même qu’il a été difficile aux conducteurs de respecter les limitations de vitesse et de porter la ceinture, il est difficile aux acteurs de la construction de faire leurs DICT, de détecter et marquer les tuyaux avant de commencer à terrasser. Il nous reste un long chemin à parcourir ensemble car la sécurité est toujours l’affaire de tous.

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