Jean-Christophe Repon : « La formation à distance a bien fonctionné durant la crise »

Président du CCCA-BTP et premier vice-président de la Capeb, Jean-Christophe Repon détaille les perspectives pour l’apprentissage dans la branche.

Jean-Christophe Repon (Capeb) espère voir la fédération intégrer l'Opco de l'artisanat
Jean-Christophe Repon (Capeb) espère voir la fédération intégrer l'Opco de l'artisanat

Comment les apprentis ont-ils pu continuer en entreprise durant cette période de crise ?

Certains, dont la Capeb, auraient aimé que les apprentis soient clairement exclus de la reprise d’activité durant la période de Covid-19, pour les protéger. Cela n’a pas été le choix finalement retenu dans le guide de l’OPPBTP, qui n’exclut que les apprentis mineurs. Pour les autres, la présence est seulement déconseillée. C’est à chaque entrepreneur de décider, en son âme et conscience, de ce qu’il doit faire. Ce que nous pouvons observer, c’est que le BTP est à plus de 80 % en activité partielle, et que la majorité des apprentis l’a aussi été.

Et en CFA ?

En accord avec le ministère du Travail, nous avons utilisé toutes les possibilités de formation à distance, en maintenant le lien entre le CFA et l’apprenti, via notamment un carnet dématérialisé. Le réseau du CCCA-BTP a pu mutualiser ces outils. Et le résultat, c’est que tout fonctionne très bien, et que les apprentis ont pu continuer à développer leurs compétences.

Y voyez-vous clair sur les examens de fin d’année dans l’apprentissage ?

Le ministre de l’Education nationale veut, d’une manière générale, s’appuyer sur le contrôle continu. Dans l’apprentissage, comme dans la filière Education nationale, nous pourrons donc valider ainsi les diplômes, avec un décalage des dates d’examen. Ce qui, au passage, démontre l’intérêt d’avoir éviter la rupture pédagogique !

La crise économique qui s’annonce dans le BTP comme ailleurs vous rend-elle inquiet pour l’apprentissage ?

80 % des apprentis sont salariés d’entreprises artisanales, et nous savons par expérience que dès qu’une baisse drastique d’activité s’engage, les artisans se désengagent de l’apprentissage. Nous étions depuis deux ans sur une très belle croissance, presque à deux chiffres, de l’apprentissage dans le BTP. Nous aimerions a minima maintenir une croissance positive, même si elle sera nécessairement ralentie. Nous travaillons avec le Gouvernement pour identifier les bons leviers, afin d’inciter les entreprises à engager malgré tout des apprentis. Ce sera peut-être aussi l’occasion pour l’apprentissage de se dissocier davantage du calendrier de l’Education nationale, avec la rentrée de septembre comme horizon, et de créer un cycle tout au long de l’année.

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