« Je refuse de sacrifier ma trésorerie pour le virus ! » : l'artisanat au temps du Covid-19, ép. 13

Nous retrouvons dans cet épisode de notre feuilleton Jérôme Thevard, couvreur charpentier, 13 salariés à Epernon (Eure-et-Loir).

L'artisanat au temps du Covid-19
L'artisanat au temps du Covid-19

« Ça y est ! Nous avons redémarré. Mon assistante est en télétravail, mais les autres salariés sont repartis sur des chantiers décalés et sans coactivité, pour des remplacements de gouttières, de Velux, etc. Le matin, je charge les véhicules et les sors du dépôt. Nous fonctionnons par équipe de deux : l’un se rend au dépôt et l’autre avec son véhicule.

Pour être en lien avec tout l’effectif, nous avons créé un groupe WhatsApp, ce qui me permet de les saluer tous les matins et de leur rappeler les gestes barrières. Les camions sont équipés de désinfectant, gel, gants, savon, etc. Le soir, les camions sont désinfectés au dépôt à l’aide d’un spray contenant de la javel.C’est vrai que ça demande un peu plus de temps. Les clients sont contents de nous retrouver, même ceux qui nous avaient demandé de ne plus nous déplacer au début du confinement. À vrai dire, nous n’avons pas perdu le contact avec eux. En atteignant 80 % de notre niveau d’activité, nous travaillons plutôt bien et je reçois des demandes de devis, avec quelques prises de rendez-vous. Avant, on ne pouvait pas répondre à toutes les demandes. Maintenant, si !

Le problème est ailleurs. Les commandes bloquées avant le confinement commencent à arriver, mais la situation va se compliquer dans les prochaines semaines. Nos commandes actuelles ne peuvent aboutir faute de reprise d’activité des industriels. Le risque est d’avoir des ruptures qui m’obligeraient remettre mes effectifs en chômage partiel ! J’attends un approvisionnement de bois stoppé en Pologne, et même si je me suis débrouillé cette fois-ci, l’approvisionnement va être au cœur de nos futures préoccupations. Pour l’instant, nous avons l’impression que le plus dur est derrière nous. Tout dépendra du comportement collectif car nous pouvons subir une seconde vague de pandémie et nous retrouver à la case départ. Il nous reste à effectuer une démarche : demander le Prêt garanti par l’Etat (PGE). Je me refuse à sacrifier la trésorerie pour le Covid-19. »

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires