Fil conducteur de l’architecture de l’Institut du monde arabe, la géométrie des moucharabiehs dessinés par Jean Nouvel et Architecture Studio Europe a inspiré les concepteurs du jardin éphémère qui décorera le parvis du printemps à l’automne 2016. L’espace de 2000 m2 s’organisera autour d’une anamorphose dessinée par François Abélanet pour représenter l’infini, le paradis, la vie éternelle…
Un système de passerelles portera un cube qui servira de tour d’observation. Sous certains angles, l’oeuvre reproduira la figure du pentagone étoilé, mot-clé du vocabulaire graphique de l’islam. Le long de la faculté de Jussieu, un plan incliné permettra de découvrir le jardin suspendu par le dessus ou le dessous, dans l’ombre ou la lumière. Une cascade conduira au canal de ce lieu décrit comme « festif et discret » par Claude Mollard, conseiller du président de l’institut Jack Lang.
Lecture onirique et critique
Cette interprétation contemporaine et urbaine de la culture arabo-musulmane reflète l’esprit de l’exposition. De l’Inde à l’Espagne, des origines mésopotamiennes aux mégalopoles en gestation dans le Golfe persique en passant par le jardin de la mosquée Al-hazard au Caire, le parcours ambitionne d’enchanter le visiteur, tout en stimulant une lecture critique, y compris pour le jardin éphémère.
L’exposition offrira une place aux trois projets non retenus : le « jardin de lumières » de l’agence TER, isolé de la ville par un mur en pisé et structuré par un canal qui reflète la façade de l’Ima ; le « jardin d’oasis » d’Ossart-Maurières associé à Tendre Vert, propose cinq séances caractéristiques d’une oasis ; les « jardins motifs » de l’agence Superstructure intègre les nouvelles technologies de l’information dans les codes classiques des jardins arabo-musulmans.
Dans son « jardin arable », le lauréat Michel Péna n’a pas oublié d’associer l’horticulture française : 1500 rosiers parfumés d’Henri Delbard s’épanouiront dans les parterres de graminées fournis par Lepage.