D'une capacité de 350 000 t/an, soit deux fois moins que celle de l'usine actuelle voisine, elle a déjà reçu, trois ans après le début du chantier, une grande partie de ses équipements techniques essentiels. La pose de ces derniers a donné lieu à « des opérations de montage complexes », soulignent Pierre Hirtzberger, directeur général des services techniques, et Bruno Bernier, responsable du projet au Syctom. « Les grandes phases logistiques sont pratiquement terminées. Les principales étapes encore inscrites au planning portent sur l'installation électrique, la pose du calorifugeage et de tuyauteries ainsi que des matériaux réfractaires à l'intérieur des fours », précisent-ils.
Cas de figure rare. Au cours de l'année écoulée, les différents composants - fours, caissons pour le traitement de fumée, cuves, turbines et alternateurs - provenant de France, de Chine, d'Allemagne ou d'Espagne ont été acheminés par voie fluviale ou par convois exceptionnels nocturnes. En raison de la conception très compacte de l'unité - celle-ci est construite sur 1,5 ha seulement en bordure du périphérique -, il a fallu cadencer rationnellement les opérations de montage. Autre adaptation nécessaire et rare, « les filtres à manches du traitement des fumées sont placés sous les fours, alors qu'ils sont habituellement positionnés côte à côte », explique Pierre Hirtzberger.
La nouvelle unité de valorisation comptera deux lignes de traitement d'une capacité unitaire de 22,4 t/h et d'une puissance thermique de 75,5 MW. Cette énergie sera valorisée sous deux formes : en électricité, essentiellement autoconsommée par le site, puis exportée sur le réseau d'électricité en cas de surplus ; en vapeur (230 °C sous 20 bars) livrée à la Compagnie parisienne de chauffage urbain pour alimenter 300 000 équivalents-logement.
Acceptabilité oblige, outre sa compacité rendue nécessaire par un site désormais totalement urbanisé, le nouvel équipement se distinguera de l'actuel par un rejet de fumées fortement dépollué et sans panache de vapeur. Au lavage des fumées avec dépollution par réactifs, les ingénieurs du Syctom ont en effet préféré un système de traitement dit « sec ». Résultat, selon Pierre Hirtzberger, « la vapeur ne devrait se voir que par grand froid sec ».
Les premiers essais se dérouleront en 2023 pour une mise en exploitation au printemps 2024, tandis que l'installation existante sera arrêtée et déconstruite. L'investissement, qui comprend les études, la construction et la mise en service, s'élève à 480 millions d'euros HT.