Investissements immobiliers : le charme nouveau des entrepôts

Soutenus par le boom continu du commerce en ligne, les investissements immobiliers dans les sites logistiques se sont accélérés ces trois dernières années, en France. Les promoteurs veulent profiter d’un marché en pleine progression, et de coûts de construction relativement faibles.

Entrepôt
La croissance du e-commerce dope la construction d'entrepôts.

L’essor des plateformes de commerce en ligne, porté par le mastodonte Amazon, bouscule aussi l’univers de l’immobilier. Selon une étude du cabinet JLL, maison-mère de LaSalle, les investissements dans les entrepôts se sont élevés à 1,3 milliard d’euros en France, au premier semestre 2018. Un niveau proche du record datant de 2007. Et le phénomène s’accélère. En trois ans, la proportion des investissements immobiliers dans les commerces (grande surface) est passée de 30 à 14%, indique une autre étude, du cabinet Knight Frank.

« Ces dernières années, l’immobilier logistique est en pleine progression et attire beaucoup d’investissements, pour une raison bien simple : l’e-commerce », explique Jean-Claude Le Lan, fondateur et président d’Argan, foncière spécialisée dans la logistique. Les professionnels du commerce en ligne doivent faire face à des contraintes de plus en plus fortes : accroissement des besoins en surface, temps de livraison réduit… En outre, le parc existant n’est pas adapté aux besoins du commerce électronique. « Les marketplaces exigent des bâtiments plus modernes qu’il va falloir construire, remarque Mahdi Mokrane, directeur de la recherche chez le fonds immobilier LaSalle. « Or, par rapport aux logements ou aux bureaux, il n’est pas cher de construire un entrepôt, au regard des loyers espérés », assure-t-il.

Les centres commerciaux ne sont pas morts

Les promoteurs ne se détournent pas pour autant des commerces physiques : les très grands centres commerciaux gardent de l’attrait, ainsi que les commerces de proximité.

« Nous avons entendu dire que les grands magasins sont morts, ce n’est pas vrai », soutenait fin août Christophe Cuvillier, président du directoire d’Unibail-Rodamco-Westfield (URW), première foncière basée en France et spécialiste des centres commerciaux. A l’instar des autres grands propriétaires français de commerces, le groupe cède depuis plusieurs années des sites peu rentables. Et mise sur les centres de grandes taille aux animations élaborées, comme en témoigne sa récente acquisition de Westfield, spécialiste anglo-saxon de ce secteur.

Son concurrent, Klépierre, parie sur des implantations géographiques ciblées à travers l’Europe. Altarea Cogedim, lui, lorgne les retail-parks, des centres commerciaux articulés autour d’un espace à ciel ouvert. Une autre tendance émerge : l’aménagement de quartiers entiers, intégrant commerces, bureaux et logements. Les investisseurs restent vigilants : les titres d’URW et de Klépierre sont déprimés depuis trois ans. Celui d’Altarea-Cogedim, dont l’activité est plus diversifiée, s’en sort nettement mieux.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !