Depuis 2009, les prix de l’immobilier commercial ont connu une croissance soutenue et ont dépassé leur niveau d’avant crise, rapporte la Banque de France dans son dernier bulletin bimestriel. Dans une analyse basée sur des données fournies par des acteurs privés et des organismes publics comme Eurostat, l’institution s’interroge sur le niveau de risque d'une bulle financière dans ce qu’elle appelle l’immobilier commercial. Il s’agit de l’immobilier (bureaux, logistiques, logement), excepté les centres commerciaux, possédé par les grands acteurs économiques et financiers.
Les montants introduits par ces grands investisseurs ont atteint un haut niveau et font grimper les prix, notamment dans le secteur des bureaux. Cette situation peut s’expliquer par le bas niveau des taux d’intérêt, conséquence des politiques très interventionnistes des grandes banques centrales.
Surévaluation
Selon la Banque de France, cette stratégie limiterait les perspectives financières de la dette publique ou privée, placement traditionnel des investisseurs institutionnels, et rend l’immobilier plus intéressant financièrement.
« Les volumes de transactions inédits observés depuis quelques années et les niveaux record de prix atteints sur le segment de l’immobilier commercial alimentent aujourd’hui un débat sur l’existance d’une surévaluation », prévient l’organisme bancaire. La Banque de France observe que les prix de l’immobilier commercial ont tendance à monter plus vite, en particulier les bureaux, que ceux des marchés traditionnels.
Cependant, l’institution minimise le risque de déstabilisation financière, car ces investissements immobiliers représentent une faible part du portefeuille des banques et autres institutions. « Nous ne pouvons pas exclure un impact sur les entreprises et dans une moindre mesure, sur les ménages, par effet de contagion », conclut l’article.