Largement utilisée dans les établissements de santé en raison de sa robustesse et de son comportement au feu, la plaque de plâtre de 25 mm d’épaisseur (dite « BA25 ») pèche par sa fréquence critique située vers 1 600 Hz, au beau milieu du spectre de la parole… Autrement dit, son isolement s’effondre autour de cette valeur et la paroi laisse filtrer toutes les conversations. Une caractéristique fâcheuse due à sa raideur intrinsèque à cette épaisseur. Comment remédier à la situation ? « En apportant de l’amortissement en interne, explique Pascal Ozouf, ingénieur-acousticien chez BPB Placo. On a affaire ici à un système qui doit être performant à la fois en termes d’acoustique, mais aussi d’encombrement, de tenue mécanique et de résistance au feu. Il faut doser avec subtilité entre la raideur, pour la tenue mécanique, et la souplesse pour l’acoustique. » Plus facile à dire qu’à faire mais, après plusieurs années de recherches et d’essais en laboratoire, la nouvelle plaque BA25 dB, commercialisée depuis peu par l’industriel, accomplit ce tour de force. Pour y parvenir, un panneau mince (3 mm d’épaisseur pour une masse surfacique de 3 kg/m2) de fibres de bois dures est assujetti ponctuellement au dos de la plaque à l’aide d’une colle thermofusible (du type de celle utilisée pour fixer un échantillon dans un magazine). D’autres matériaux ont été testés et cette disposition, simple en apparence, a fait l’objet d’un brevet.
Amélioration aux basses fréquences. Et le résultat est là : un gain spectaculaire de 8 dB entre une cloison de 98 mm (deux BA25 sur une ossature de 48 mm avec un matelas de laine minérale), qui offre un indice d’affaiblissement en laboratoire (RA) de 45 dB, et la même solution avec les plaques BA25 dB, qui affichent un RA de 53 dB. Lequel permet de répondre haut la main aux exigences réglementaires d’isolement in situ entre chambres (Dn,T,A de 42 dB) ou entre salles d’opération, salles de travail et autres locaux (Dn,T,A de 47 dB). Mieux encore, le panneau rapporté, qui gomme le défaut d’isolement à la fréquence critique, vient « remonter » l’ensemble de la courbe d’isolement, en particulier aux basses fréquences. Autres avantages : cette plaque de 900 mm de large, hydrofuge et haute dureté, se révèle plus légère et plus maniable qu’une BA18 en 1 200 mm de large, sans même parler du gain de temps et de matériaux (ossatures, vis, bandes et enduit) nécessaires à sa mise en œuvre par rapport à deux BA13 superposées. Ainsi « dopée », cette BA25 affiche un comportement coupe-feu 2 heures et se révèle utilisable en cloison séparative entre logements, mais aussi dans les écoles, les hôtels, etc. Alors, est-il possible d’aller plus loin et d’améliorer encore les résultats ? De se passer du panneau rapporté en fibre de bois, par exemple ? Pourquoi pas ! Mais booster la performance intrinsèque du produit est une chose, optimiser les caractéristiques d’ensemble – en tenant compte notamment de l’ergonomie du produit sur le chantier – en est une autre… A laquelle travaille d’ores et déjà le service recherche et développement de l’industriel.
