Innovation ouverte : quand promoteurs et foncières partagent leur expérience

L'agence de développement économique et d'innovation de Paris, Paris&Co, organise régulièrement des réunions de partage d'expériences entre promoteurs immobiliers et foncières engagés dans une stratégie d'innovation ouverte. La dernière réunion de ce type avait pour thème : comment créer en interne une motivation autour des sujets d'innovation, de manière à mettre en place davantage d'expérimentations avec des start up ?

Réservé aux abonnés
Image d'illustration de l'article
Le 11 avril, l'agence Paris&Co avait lancé deux incubateurs spécialisés dans le domaine de la ville durable.

Comment promoteurs immobilier et foncières peuvent-il engager, en interne, une dynamique sur les sujets innovation/start up ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre plusieurs responsables innovation de grands groupes du secteur (1), fin décembre, lors d'une réunion qui s'est tenue au siège de Nexity, à Paris. Paris&Co, agence de développement économique et d'innovation de Paris, organise régulièrement ce genre de sessions dans le cadre de l'incubateur de start up "Ville durable - Immobilier de demain". Il s'agit de faire réfléchir ensemble les groupes – parfois concurrents - qui y collaborent autour d'une problématique "innovation".

Pour un promoteur, l'innovation, c'est le nerf de la guerre. "C'est ce qui nous permet de décrocher des projets, de développer un avantage concurrentiel", résume Romain Bourcier, ingénieur innovation et RSE chez Altarea Cogedim. Il faut donc créer une dynamique, en interne, de manière à mobiliser les troupes autour de cet enjeu. Chose qui n'est pas forcément évidente dans un grand groupe, pour plusieurs raisons.

La première, c'est le fait que les équipes « terrain » ont "la tête dans le guidon". "Ils sont pris par leur travail au quotidien, constate Antony Guilbert-Cholet, responsable du pôle Innovation et compétences techniques à Poste Immo. Il n'est donc pas toujours simple de les mobiliser pour lancer des expérimentations. Ce sont pourtant eux qui sont le mieux placés pour mettre en œuvre et évaluer la qualité d’une solution technique." Autre constat : au sein de ces équipes opérationnelles, les initiatives liées à l’innovation viennent souvent des mêmes personnes, qui sont souvent les 'salariés-pépites' de la société. Ils font ce travail en plus de leurs taches habituelles, avec la conséquence possible d’être sur-sollicités.

"Faire fonctionner les salariés à l'envie"

Chaque promoteur présent à la réunion a donc listé les différentes techniques que l’on peut employer pour résoudre ces problématiques. L'un des leviers d'action est bien sûr celui de soigner sa communication interne. "Il faut essayer de faire fonctionner les salariés à l’envie, propose Romain Bourcier (Altarea Cogedim). Pour cela, nous avons créé un portail dédié à l'innovation sur notre intranet. Nous y publions des articles, mettons en valeur les projets innovants. Une liste de start-up y est aussi présentée."

Mais cette communication interne ne doit pas se limiter au dématérialisé ; il faut également se rendre sur les territoires. C'est du moins l'avis d'Amélie Barral, développeur innovation chez Icade. "Nous sommes allés faire des présentations en région. Nous y informons les opérationnels sur les outils pratiques existants et leur donnons les contacts des gens à leur disposition pour les accompagner. Bien sûr, nous n'imposons rien, mais nous allouons ensuite à certains projets du temps et/ou de l'argent."

Nommer des référents innovation au sein des équipes, pour relayer les messages, peut également s’avérer être porteur. De même qu’effectuer un travail de repérage des salariés capables d’apporter une valeur ajoutée sur ces sujets. "Les services RH doivent être intégrés à cette réflexion, estime à ce propos David Boucher, directeur de la veille et des études digitales chez Nexity. Ils peuvent notamment identifier des talents." Autre mesure paraissant indispensable : allouer aux salariés concernés un temps de travail dédié à l'innovation, pour éviter que l'innovation soit perçue comme du travail "en plus".

La direction générale doit peser de tout son poids

Enfin, peut-être le plus important, un réel changement au sein d'un groupe ne verra pas le jour sans un engagement clair de la direction générale. "Tant que cela n'est pas le cas, il est difficile de convaincre les opérationnels de s'investir dans ces projets", explique Audrey Tranchandon, responsable Gecina Lab. Sujet dont, visiblement, le groupe Eiffage est bien conscient. "Ils ont récemment mis en place un 'démo-day' [journée durant laquelle des start-up viennent présenter leurs solutions] devant 80 de leurs décideurs, le P-DG Benoît de Ruffray, et huit start-up du secteur de la promotion", explique Yann Bercq-Delost, responsable du programme Immobilier de demain chez Paris&Co. Et les résultats ne se sont pas fait attendre : cela donnera lieu à des expérimentations sur le terrain.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires