Ils prolifèrent partout, chez les particuliers, dans l’administration et depuis peu au sein des entreprises. Les logiciels libres bouleversent le paysage informatique à une vitesse incroyable. Selon une enquête de la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM), 64 % de ces villes recourent à un ou plusieurs logiciels libres. Les entreprises du BTP s’y intéressent à leur tour.
Mais qu’est-ce qu’un logiciel libre ? « Il s’agit d’une application développée par une communauté de programmeurs et d’utilisateurs, explique Pierre-Emmanuel Muller, consultant et auteur d’ouvrages sur l’informatique. Ces développements se réalisent selon trois principes : chacun peut étudier le fonctionnement d’un programme libre, l’utiliser et l’adapter à ses propres besoins. Il peut le copier et le diffuser. Enfin, il peut améliorer le logiciel et en faire profiter la communauté. »
Contrairement à une idée reçue, libre ne signifie pas forcément gratuit. L’ambiguïté vient de la double traduction de l’anglais « free software ». Dans la pratique, la majorité des logiciels libres sont téléchargeables gratuitement. Certaines licences sont payantes. Leurs tarifs, plutôt bon marché, se justifient par la fourniture de CD-Rom, de notices papier, de contrats d’installation et de maintenance. « La gratuité reste un élément décisif pour essayer un logiciel libre. L’entrepreneur constate ainsi la proximité avec les solutions classiques et les avantages du libre : ce sont des logiciels réputés plus sûrs et plus modernes, car actualisés en permanence, affirme Pierre-Emmanuel Muller. Autre fausse idée, gratuit ne signifie pas simple. L’informatique reste complexe pour l’entreprise qui devra faire appel à un prestataire informatique. » Un postulat accepté par les dirigeants du BTP.