In’li, filiale d’Action Logement dédiée au logement intermédiaire en Ile-de-France, mise sur ses deux foncières - Apec et Cronos – pour tripler le volume de son parc. « Avec nos 43 000 logements actuels, comme base d’actifs, nous n’avons pas la capacité de financer notre programme de production de 80 000 (nouveaux, NDLR) logements intermédiaires qui représente 18 Mds€ », explique Benoist Apparu, président du directoire, en visioconférence de presse le 10 mai.
Maîtrise d’ouvrage directe
Avant la crise, In’li se donnait dix ans pour atteindre cet objectif. Désormais, aucun horizon n’est fixé.
La moitié des 80 000 unités à créer doit être financée par In’li, « sur notre bilan », précise-t-il. L’autre moitié, par des investisseurs extérieurs, qui confieront la gestion et l’attribution locative à In’li. La mobilisation de ces fonds propres extérieurs visent à produire 2 200 nouveaux logements par an en plus du développement d’in’li. Cette année, le bailleur table sur 5 500 nouveaux logements dont 700 dédiés aux jeunes (petites surfaces et coliving). Mille de ces logements seront réalisés en maîtrise d’ouvrage directe. Avant la crise, la filiale d’Action Logement visait les 7 000 logements en 2021. Malgré la baisse de 30 % de la production de logements en Ile-de-France, In'li se félicite d’avoir égalé en 2020 son record de réservations de 2019, avec 5043 logements engagés dans la région parisienne.
Côté rénovation, In’li compte « éradiquer (de son parc, NDLR) les passoires thermiques classées F et G d’ici 2024 », annonce Benoist Apparu. Une enveloppe de 160 M€ est dédiée à ces travaux. Cette année, 1940 logements doivent en bénéficier.
Plus de « verticalité » au nom du climat
Alors que « les perspectives sont peu réjouissantes » sur le front de la construction en zone tendue, l’ancien ministre appelle les collectivités à soutenir la production de logement intermédiaire : « Les loyers continuent d’augmenter, l’écart entre le social et le privé se creuse. Si on souhaite favoriser la mixité, il faut faire un effort sur l’intermédiaire. »
Benoist Apparu insiste sur la densité de l’habitat neuf afin de répondre à deux enjeux. Environnemental : « les émissions de gaz à effet de serre sont dues à l’étalement urbain, c’est une vérité scientifique », soutient-il. Démographique : la population croît, il faut donc « construire plus de m² », avance-t-il. Et de conclure : « Mécaniquement, cela veut dire plus de verticalité, afin d’éviter la consommation d’espaces. Mais cela ne signifie pas des tours et des barres comme dans les années 60. Il faut des villes plus denses. Or, nous prenons le chemin inverse. »