Après un recentrage sur le bureau à Paris, la foncière Gecina serait-elle en train de préparer son retour en force dans le résidentiel ? Plusieurs signes portent à le croire. Après la filialisation de son portefeuille résidentiel, validée lors de l’Assemblé générale des actionnaires le 23 avril 2020, l’entreprise a réalisé, fin juin, l’acquisition de son premier immeuble résidentiel. « Cela fait plus de dix ans que nous n’avions pas mené d’opérations sur ce type d’actifs », précise Méka Brunel, sa directrice générale. Il s'agit d'un ensemble immobilier situé rue de Ponthieu, dans le 8è arrondissement de Paris, acheté pour un montant de 33,1 M€ Hors Droit (HD).
Innovations dans le résidentiel
Autre signe de l’accélération stratégique souhaitée par le groupe sur le secteur du logement, 7 des 17 projets en cours de développement concernent des actifs résidentiels traditionnels ou étudiants. Ces opérations, toutes situées à Paris intra-muros ou en petite couronne, seront livrées d’ici fin 2023.
Certaines sont le fruit de montages innovants. Avenue de Saint-Mandé, dans le XIIè arrondissement de Paris, Gecina se verra livrer, d’ici la fin de l’année, une dizaine de logements en ossature bois. A Ville d’Avray (Hauts-de-Seine), la foncière a bénéficié du permis d’expérimenter en vue de l’intégration, au sein d’un programme de 125 appartements, dont 44 sociaux.
Besoin d'une offre de logements intermédiaires
La transformation de bureaux en logements fait également partie des préoccupations de la foncière qui planche actuellement sur un dossier de ce type dans le 14è arrondissement de la capitale. « Pendant très longtemps, les élus considéraient le bureau comme une source de revenus et les logements comme générateur d’ennuis. Ce n’est plus le cas. Il y a une prise de conscience qu’il faut arrêter de construire des bureaux en masse », observe Méka Brunel.
Sans délaisser pour autant ses actifs tertiaires -ils représentent 82 % du patrimoine de la foncière-, la dirigeante veut renforcer son positionnement dans le logement.
« Le résidentiel a été mis de côté dans ce pays pendant des années. Nous avons trop peu d’offres qualifiées. Je ne pense pas que les différents dispositifs de défiscalisation (Périssol, Pinel…), qui coûtent 4 milliards d’euros à l’Etat chaque année, règlent tous les problèmes. Il y a un vrai besoin d’une offre intermédiaire à destination de la classe moyenne. Cela laisse de la place à des opérateurs privés, comme Gecina qui, avec 6000 logements en portefeuille, est le plus grand propriétaire privé de l'Hexagone».