Immobilier : la logistique et l'industrie ont leur indicateur carbone

L'association Afilog vient de créer un outil de mesure pour chiffrer les émissions de CO2 des deux secteurs. Objectif : dessiner une trajectoire de réduction à l'horizon 2050.

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La création d'un indicateur carbone permettra de calculer les émissions de CO2 des bâtiments logistiques tout au long de leur cycle de vie. (ici, le parc d'activités de la foncière Segro, inauguré en septembre 2023 à Elancourt [Yvelines] et certifié Breeam Excellent.)

L'immobilier logistique et industriel souhaite prendre sa part dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est avec cette résolutionen tête que l'association Afilog, qui fédère près de 130 professionnels des deux secteurs, vient d'annoncer la création d'un indicateur carbone. L'enjeu : calculer les émissions de CO2 des bâtiments logistiques tout au long de leur cycle de vie.

Si sa mise en œuvre s'appuie sur la RE 2020 pour le volet construction et sur le décret tertiaire pour le volet exploitation, cet indicateur tient compte des particularités des bâtiments concernés : il s'agit en général de grandes surfaces peu chauffées. « Sur le plan de la construction, leurs émissions sont relativement maîtrisées puisqu'elles représentent en moyenne 450 kg éq CO2/m² [loin derrière les bureaux qui devaient atteindre un indice carbone construction de 980 kg éq CO2/m² pour le seuil 2022, NDLR]. En revanche, en exploitation, elles atteignent 350 kg éq CO2/m² », détaille Benoît Dubois-Taine, associé et fondateur du cabinet de conseil ECH Energie.

Elaboré de concert avec Systenza Energie, Payet et Enorka, après un travail exploratoire confié au CSTB en 2021, l'indicateur carbone prend en compte à la fois la construction, l'exploitation mais aussi les rénovations et la déconstruction. « Il est adaptable aux bâtiments neufs comme à ceux en cours d'exploitation, grâce à la prise en compte des émissions de CO2 liées aux consommations réelles », poursuit le consultant.

La construction d'un plan dans la durée. A cet indicateur seront associés des seuils significatifs. « Il s'agit, d'une part, de pouvoir évaluer la progression d'un actif dans le temps, et d'autre part, d'être en mesure de comparer à un instant “T” les bâtiments les uns par rapport aux autres », développe Benoît Dubois-Taine. Munies de ces données chiffrées, les équipes d'Afilog pourront alors, dans un deuxième temps, s'atteler à une étape cruciale de leurs travaux : l'évaluation du parc et la construction d'un plan de progrès dans la durée.

Au final, l'indicateur servira de base pour une évaluation globale de l'empreinte carbone du parc logistique français. Il doit par ailleurs devenir un outil incontournable d'aide à la décision. « Concrètement, si je dois rénover un bâtiment de près de vingt ans, et que je me pose la question de remplacer la chaudière gaz par une pompe à chaleur, l'évaluation des émissions carbone lors de la rénovation et de l'exploitation à l'aide d'un indicateur constituera une clé importante de ma réflexion », illustre Benoît Dubois-Taine.

Grâce à cette démarche, la profession va pouvoir se doter d'une trajectoire à l'horizon 2050, avec des objectifs quantifiés et mesurables. Il restera ensuite à tenir compte des trois scopes et pas seulement des émissions liées aux consommations propres à l'ouvrage.

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