Alors que les professionnels du bâtiment sont nombreux à militer pour un report de l’entrée en vigueur de la RE2020, qui prendra en compte les émissions carbones en plus des consommations énergétiques des bâtiments neufs, l’association pour le développement du Bâtiment Bas Carbone (BBCA) publie un classement des promoteurs les plus engagés dans le bas carbone (lire ci-dessous).
« Nous avons choisi de travailler sur les promoteurs, et pas les constructeurs, car ce sont eux qui décident les projets, ils sont les donneurs d’ordre », explique Stanislas Pottier, président de l'association.
La structure a donc classé les acteurs en fonction du nombre de projets labellisés ou en passe de l’être. « Le Top 10 représente un peu plus de 50% des dossiers (90 au total), soit 530 000 m² livrés, en cours de construction ou sur plan, détaille Hélène Genin, directrice générale de BBCA. Construits de manière traditionnelle, ces programmes auraient dû émettre 800 000 tonnes de CO2 sur tout le cycle de vie du bâtiment. Mais si tout se passe comme prévu par la labellisation, les économies de CO2 devraient osciller entre 150 000 et 310 000 tonnes (tout dépend du niveau d’exigence obtenu du label, qui en détient trois, NDLR). »
Marche plus haute à franchir
Le classement a tout de même ses limites : Nexity, qui arrive en tête du classement a 12 projets, contre 11 pour Woodeum et 5 pour le Groupe Bouygues. Au-delà, l’association ne communique pas sur le nombre de projets. Alors, la tentation est grande de de se dire que leur nombre décroche rapidement au fil du classement.
Enfin, de grands promoteurs français manquent à l’appel. « Il y a de tout : des grands et des petits, des généralistes et des spécialistes, répond Stanislas Pottier. Bien sûr, ceux qui ne sont pas engagés dans l’éco-conception auront une marche un peu plus haute à franchir lors de l’entrée en vigueur de la RE2020, mais nous avons surtout voulu montrer que le bâtiment bas carbone, c’est possible. »
Le label BBCA, « en perpétuelle évolution pour intégrer les retours d’expériences du terrain » pourrait encore changer à l’avenir. « Nous menons une réflexion sur la notion de quartier bas carbone. Nous avons déjà publié un cadrage qui permet au marché d’entrevoir le référentiel à venir, et de guider leur stratégie en fonction », indique Hélène Genin.
Mais pour le moment, BBCA ne se risque pas à donner un agenda. Le coût de la labellisation oscille entre 2 500 € par bâtiment pour les programmes résidentiels et jusqu’à 10 000 € pour le tertiaire. Dans la rénovation, le prix est plus variable en fonction des m² et des logements à labelliser.
Le classement:
