Filiale du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l'organisme de certification et de labellisation Certivea a généré 8 M€ de chiffre d'affaires en 2024, « stable malgré la crise », annonce son président François Jallot. Des promoteurs tertiaires aux propriétaires de bâtiments non résidentiels, ses clients historiques sont bousculés depuis plusieurs années : « Effondrement des mises en chantier, taux de vacance en hausse, prudence des investisseurs », sans oublier « l'instabilité politique qui ne favorise pas la prise de décisions », liste le dirigeant.
« Feuilles de route sécurisantes ». Dans ce contexte, le certificateur HQE mise sur la diversification. En France, les collectivités sont à séduire. « En tant que filiale, Certivea peut s'inscrire dans le sillage du CSTB [présent à Paris, Nantes, Grenoble et Sophia Antipolis, NDLR] pour aborder les régions, départements, établissements publics fonciers, confie François Jallot. Comme le secteur privé, elles ont des obligations réglementaires à horizon 2050 et en particulier un parc immobilier important à rénover. Nous leur apportons des solutions, via des labels ou des certifications, qui représentent des feuilles de route sécurisantes pour parvenir à atteindre ces objectifs dans les meilleures conditions techniques et économiques. » La métropole de Toulouse a par exemple déjà signé un contrat de certification lié à la troisième ligne de métro en construction.
Concernant les bâtiments publics, la création d'une foncière d'Etat dans deux régions pilotes - Grand Est et Normandie -, qui devrait être lancée cette année, constitue une autre opportunité. « Nous pouvons accompagner l'ensemble des projets quelle que soit la taille des travaux envisagés », précise-t-il. Certivea participe au programme national EduRénov de la Banque des territoires qui vise à accélérer la rénovation énergétique des écoles. Au-delà du patrimoine scolaire public, le marché prometteur de la rénovation « va décoller cette année, après une période d'attentisme en 2024 en raison des taux élevés », anticipe François Jallot.
Certivea souhaite également développer sa présence à l'international. « La France est leader en Europe en termes de certification, devant le Royaume-Uni et très loin devant l'Allemagne. Il faut exporter notre savoir-faire », assure-t-il. Au Luxembourg, Certivea s'est rapproché de Neobuild, le pôle d'innovation national en matière de construction durable, soutenu par le gouvernement. La Belgique et le Portugal sont également visés. Hors Europe, sa filiale à Casablanca (Maroc) doit par ailleurs lui permettre de poser un pied en Tunisie et au Sénégal via « des partenariats avec des professionnels locaux ou un client international qui nous emmène certifier un bâtiment », illustre François Jallot. En attendant, Certivea espère prendre le wagon de la construction et de la rénovation des six stades marocains qui accueilleront en partie le Mondial de football masculin en 2030, organisé avec l'Espagne et le Portugal. L'entreprise se présente par ailleurs comme le premier certificateur de bâtiments au Maroc devant l'américain US Green Building Council (Leed) et le britannique Building Research Establishment (Breeam).
Développement de labels. En France, la filiale du CSTB s'appuie sur un réseau de plus de 900 professionnels formés à ses référentiels techniques. Outre la marque HQE qui représente la moitié de son activité, Certivea développe, entre autres, ses propres labels, comme Osmoz sur la qualité de vie au travail, ou Ready2Services (infrastructures numériques) avec la Smart Buildings Alliance.
