Immeuble tertiaire : une manufacture de vêtements rhabillée pour l'hiver… et l'été

L'immeuble situé au 7, rue Frédérick-Lemaître à Paris (XXe ) entame sa troisième vie : d'abord manufacture de vêtements dans l'entre-deux-guerres, puis bureaux à partir des années 1960 et, désormais, centre de formation professionnelle. Depuis le mois de janvier, il est en capacité d'accueillir près de 400 stagiaires au sein de la trentaine de salles aménagées sur six niveaux. Le Groupe Terrot, maître d'ouvrage, a acquis en 2017 le bâtiment vacant dans le but de le revaloriser avant revente. Pour cela, il a fait appel à l'Atelier d'architecture Vincent Parreira (AAVP), dont les locaux parisiens sont installés dans le même type de construction. « Nous nous sommes demandé comment redonner ses lettres de noblesse à cet édifice industriel, notamment en travaillant sur l'écriture architecturale de ses façades », indique son fondateur.

Avant travaux, l'immeuble était enveloppé de briques silico-calcaires enduites de ciment. A présent, il est revêtu d'autres briques, en terre cuite cette fois-ci, disposées en quinconce et en relief, par-dessus un épais manteau isolant. Deux nuances de gris ont été utilisées : argentée et étouffée. Elles contrastent avec les menuiseries extérieures en acier thermolaqué de teinte noire, qui reprennent le modèle à petits carreaux de celles d'origine, disparues lors de la première reconversion du bâtiment. Des stores à projection protègent les vitrages des rayons du soleil. La même composition de façade se retrouve de l'autre côté de l'édifice, qui dispose d'une entrée secondaire par la rue Levert.

Le plan local d'urbanisme autorisait la densification de la parcelle. Deux étages avec terrasses ont donc été ajoutés à l'ossature en béton existante. Afin de réduire son poids, la surélévation se compose d'une structure métallique poteaux- poutres avec des planchers bois de type O'portune et repose sur une dalle de répartition créée en plancher haut du R+ 3.

Une façade en double peau vitrée et ventilée. Quant aux façades, elles sont constituées d'une double peau vitrée et ventilée. La première est formée d'un mur- rideau étanche qui incorpore des ouvrants à la française pour accéder à l'extérieur. La seconde, positionnée moins de 1 m devant elle, comporte des simples vitrages qui laissent volontairement filer l'air par les joints creux. Des rideaux thermiques, à la gestion automatisée, s'intercalent entre ces deux peaux et assurent ainsi le confort des utilisateurs.

Par souci esthétique, les deux pignons de la surélévation sont habillés de panneaux en verre sérigraphié imitant ce voilage. Les quatre faces semblent ainsi identiques. Par sa légèreté, sa transparence et son retrait par rapport à la rue, l'extension s'efface donc au profit de l'existant, tel que l'avait désiré AAVP.