Ilot mixte - La préfabrication quadrille la gare

 

Un ancien site ferroviaire breton accueille désormais un ensemble de 25 000 m² aux éléments conçus en usine.

 

 

Réservé aux abonnés

A Rennes (Ille-et-Vilaine), à deux pas de la gare, l'îlot Beaumont accueille le tout premier programme de logements de la ZAC EuroRennes. Le gros œuvre, qui doit s'achever en juin prochain, laisse déjà apparaître la majeure partie des 25 000 m² en construction. Installé sur un socle de commerces, l'ensemble se répartit en trois bâtiments : un en R+17 dédié aux 208 logements prévus, et deux autres aux bureaux.

Le parti pris architectural de l'Atelier Kempe Thill se caractérise par des volumétries complexes et facettées, qui ont incité le groupe Legendre à opter pour la préfabrication intégrale des poteaux, des poutres et des linteaux qui forment les façades porteuses.

Concrètement, la conception se traduit par un décalage des poteaux de 8 à 15 cm entre chaque niveau, ce qui confère un aspect légèrement pyramidal aux édifices, et des façades biseautées. Ce retrait répété induit ainsi une différence de 1,20 m entre le haut et le bas des ouvrages.

Des menuiseries toutes différentes. « Cette écriture architecturale simple en apparence dissimule une réelle complexité technique, décrit Vincent Prioul, directeur des programmes de Legendre Immobilier, en charge de l'opération. Les poteaux n'étant pas exactement superposés entre étages, les trames de façade se resserrent à tous les niveaux, ce qui rend chaque menuiserie différente. » Il a donc été nécessaire de concevoir précisément cet ensemble afin d'anticiper la mise en œuvre des éléments préfabriqués. Le recours au BIM a notamment permis à l'entreprise « de vérifier la position de chaque menuiserie posée en applique par l'intérieur, sur les cadres en béton », précise Vincent Prioul.

La mise en œuvre des 2 600 modules s'effectue niveau par niveau sur des planchers coulés en place. Ils sont assemblés à la grue avant de poser ensuite les menuiseries. Sur ce site étroit entièrement occupé par les bâtiments, la préfabrication a grandement facilité le déroulement et la sécurité du chantier. Si ce choix a contribué à réduire le nombre de toupies, il a surtout résolu les problématiques d'accessibilité et d'approvisionnement, avec deux semaines de stockage seulement.

Désolidarisation acoustique. Enfin, la proximité de la voie ferrée à moins de 6 m de la façade sud a dicté un autre choix technique majeur : la désolidarisation de l'infrastructure et de la superstructure afin de neutraliser les problématiques d'acoustique. « C'est la raison pour laquelle la dalle basse des trois bâtiments ne repose pas directement sur les poutres et les poteaux du parking en R - 1. Entre les deux structures, au droit des poteaux du parking, des boîtes à ressorts amortissent la transmission des vibrations induites par le passage des trains », indique encore Vincent Prioul. Grâce à ce procédé plus courant en génie civil, le maître d'ouvrage se prémunit des nuisances sonores susceptibles de compromettre la qualité d'une opération souhaitée exemplaire.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires