Il faudra tripler les investissements en faveur de la transition écologique, selon l'I4CE

L'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) a estimé les dépenses publiques nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050. La rénovation des bâtiments et le ferroviaire sont à prioriser.

Le bailleur social CDC Habitat investit 5,5M€ dans les travaux de rénovation énergétique (en trois phases de douze mois, jusqu’en 2024) de la résidence de l’Arsenal à Puteaux (Hauts-de-Seine).
Les dépenses publiques en faveur de la rénovation des bâtiments doivent passer de 7Mds€ en 2023 et 2024 à 16Mds€ minimum en 2030.

Les principales dépenses publiques sont attendues pour la rénovation des bâtiments (entre 16 et 40Mds€ en 2030, contre 7 en 2023-2024) et le ferroviaire (9 à 11Mds au lieu de 6 actuellement), selon une étude de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) publiée le 12 juillet.

Au total, les investissements publics annuels de la France devront plus que tripler à l'horizon 2030, jusqu'à 103Mds€ par an, sauf réformes susceptibles d'en transférer une part vers les entreprises et les ménages, selon l'institut de recherche.

Etat et collectivités consacrent actuellement environ 32Mds€ de dépenses chaque année en faveur du climat. Mais « combler le déficit d'investissement climat dans les conditions fiscales et réglementaires actuelles impliquerait un besoin de dépenses publiques additionnelles de 71Mds€ à l'horizon 2030 », estime l'I4CE.

Le levier des CEE

Ce chiffrage, en euros constants, englobe les investissements nécessaires pour que la France tienne ses engagements européens de réduire de 55% ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 et de viser la neutralité carbone en 2050. Cela inclut l'électrification du parc automobile, la rénovation des logements, le développement des transports en commun, des énergies renouvelables et nucléaire, etc.

Mais cet effort supplémentaire, en période de disette budgétaire, pourrait être ramené à un « besoin minimal » de « 39Mds€ d'argent public additionnel », soit plus que doubler les dépenses actuelles, si l'Etat adopte une série de mesures: « renforcer la réglementation, recentrer les aides sur les bénéficiaires les plus modestes, éliminer certaines dispositions fiscales favorables aux alternatives fossiles, s'appuyer sur les Certificats d'économies d'énergie (CEE) ou les tarifs des services rendus pour les usagers ».

Ce « besoin résiduel » d'argent public se concentrerait « alors dans les équipements publics, comme les bâtiments administratifs et scolaires » à rénover « les infrastructures de transports », en particulier le ferroviaire.

Public et privé doivent investir 206Mds€ par an

L'an dernier, le rapport de référence de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz avait estimé le coût de la transition entre 25 et 34Mds€ d'investissements publics supplémentaires d'ici à 2030 par rapport au budget 2023 (25Mds€ d'investissements). Le gouvernement d'Elisabeth Borne s'était félicité dans la foulée d'une rallonge inédite de 7Mds dans le budget 2024, finalement rabotée de 2Mds en février avant une nouvelle coupe imminente.

Au total, les investissements pour la transition, public et privé confondus, « doivent atteindre 206Mds€ par an d'ici 2030 », estime l'I4CE.

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