« Il est de notre devoir d’aider à l’appropriation du BIM », Bruno Leboullenger (DGCIS)

Bruno Leboullenger, chef du Bureau des technologies de l'énergie à la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) démontre l’intérêt que porte le ministère de l’Economie, du redressement productif et du numérique au Building information model (BIM) qui se traduit en français par bâtiment et informations modélisées.

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Bruno Leboullenger

Pourquoi votre Ministère s’intéresse-t-il tant au BIM ?

Bruno Leboullenger : « Le BIM, sujet transministériel d’envergure, est suivi de près par le ministère de l’Economie, du redressement productif et du numérique parce qu’il est le produit des acteurs de l’écosystème français du logiciel donc de l’économie numérique. Plus largement, c’est un enjeu de compétitivité des utilisateurs dans le bâtiment, et enfin parce qu’il contribue à la mutation de toute la filière du bâtiment,  de la conception/construction à la rénovation et à l’exploitation.

Industriels des équipements et systèmes constructifs, acteurs de la mise en œuvre, entreprises de construction : le BIM doit être maîtrisé par l’ensemble des acteurs français du bâtiment. Et de fait, le BIM devient un outil de normalisation des contenus et des protocoles. Dans ce contexte, il est de notre devoir d’aider à l’appropriation du BIM, de sortir de cette niche numérique et de favoriser son adoption par l’ensemble des acteurs pour atteindre les objectifs de performances, de fiabilité et de réduction des coûts du bâtiment. C’est de là que vient notre intérêt tout particulier que nous partageons avec les  ministères du Logement et de l’Ecologie. Dans un effort commun, il est évident pour notre ministère qu’il faut soutenir l’accélération de la généralisation du BIM et de ses usages.

Comment compte agir le ministère de l’économie ?

BL : « Par une politique d’aides à l’offre, dans le cadre et l’esprit des investissements d’avenir et des 34 plans de la nouvelle France industrielle, dont celui dédié à la rénovation énergétique du bâtiment. Le premier consiste à soutenir le développement de briques applicatives BIM en amont et en aval des chantiers, avec par exemple un calepin de chantier numérique, des outils pour les diagnostiqueurs ou pour les métiers de la maintenance. Par ailleurs, il faut aussi encourager des « BIM témoins », des opérations expérimentales qui impliquent toute la chaîne. Enfin, nous souhaitons accompagner et mettre en valeur les bonnes pratiques, en particulier, les actions développées par le PUCA. Tout cela doit se passer dans une démarche à la fois volontariste et progressive. Ce qui signifie, rendre possible le BIM et donc « interdire de  l’interdire », puis  enfin en faire une référence incontournable plutôt qu’une obligation absolue – à l’instar de ce qui s’est passé pour la dématérialisation des marchés publics - c’est selon nous la voie la plus adaptée.

Quel est votre rôle vis-à-vis de la filière ?

BL : C’est avant tout aux filières elles-mêmes de se prendre en main et de se mettre en situation de maîtriser cet outil car la concurrence internationale, elle, n’attend pas. Le rôle des pouvoirs publics consiste, dès lors, à partager le diagnostic, fixer le cap et accompagner, en utilisant ses propres leviers de politique industrielle. Nous sommes donc dans une démarche active de moyens… comme vous pourrez prochainement le constater.

Plus d'informations sur le sujet lors du BIM's Day de Mediaconstruct, ce mercredi 18 juin à Paris.

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