« Le moins mauvais compromis », avait déclaré le désormais ex-ministre Nicolas Hulot dans l’une de ses rares prises de position sur le Contournement autoroutier de Strasbourg (COS). Pressé par ses amis écologistes d’exprimer le fond de sa pensée sur le projet, Nicolas Hulot s’en était le plus souvent bien gardé. Au final, il avait cosigné avec sa ministre des Transports Elisabeth Borne le communiqué de janvier dernier, annonçant que l’Etat donnerait de toute façon son feu vert. Pour nombre d’observateurs, c’était une forme de monnaie d’échange avec l’abandon de Notre-Dame-des-Landes avec, dans les deux cas, Vinci comme acteur principal du projet.
Ce 28 août, le projet de 24 km d’autoroute (22 km de concession Vinci et 2 km Sanef) a reçu l’avis favorable du Coderst (Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques) du Bas-Rhin, par 18 voix pour, 7 contre et 1 abstention. Le scrutin constituait la dernière étape avant l’arrêté préfectoral d’autorisation de démarrage des travaux et son issue, au demeurant consultative, laisse augurer la publication du texte dans les prochains jours, mi-septembre au plus tard. Vinci pourra alors engager le chantier de 550 millions d’euros.
Recours imminent
Pour Alsace Nature, l’association régionale de protection de l’environnement en pointe du combat contre le COS, l’avis ne règle pas les « lacunes » du dossier. Lequel a suscité plusieurs avis défavorables, du Conseil national de protection de la nature, de l’Autorité environnementale et de la commission d’enquête publique. « Le dossier est « bonifié », nous a-t-on précisé ce mardi 29 juillet.
"Si les améliorations sont substantielles, cela aurait justifié de repasser devant toutes les instances précédentes. Et si elles ne le sont pas, cela signifie qu’elles ne répondent pas aux questions posées par ces mêmes instances. On est bien devant une décision politique d’aller vite", a réagi auprès du Moniteur Daniel Reininger, président d’Alsace Nature qui siège au Coderst a voté contre bien sûr… et prépare le recours contre l’arrêté imminent.