Hors-site : le campus de Stellantis pousse en un temps record

Vingt et un mois. C'est la durée estimée pour bâtir sur une emprise d'environ 40 000 m² l'ensemble immobilier tertiaire qu'occupera Stellantis à Poissy (Yvelines). Baptisé « GrEEn-campus », le site du groupe automobile sera occupé par huit bâtiments : six de bureaux d'environ 7 000 m² chacun ; un septième, en structure bois, réservé à l'accueil ; et enfin une construction sous verrière qui abritera des espaces de restauration et divers services. Un parking silo de 879 places viendra compléter le programme dessiné par les architectes de l'agence Patriarche. Avec une livraison prévue début 2025, le chantier va bon train grâce à la construction hors site, assurée ici par le groupe GA Smart Building. Les six édifices dédiés aux bureaux sont conçus sur le même modèle : une armature préfabriquée en béton (poteaux, poutres et dalles), habillée de façades à ossatures bois. A l'intérieur, 112 modules sanitaires au total sont entièrement assemblés en usine, robinetterie et finitions comprises.

Eviter percements et scellements sur site. Concrètement, une fois l'ossature en béton assemblée au rythme moyen de quinze semaines pour un édifice de quatre niveaux, les façades en bois munies de leurs menuiseries sont suspendues mécaniquement à la structure grâce à des supports métalliques dits « porte-manteaux », présents à la fois sur l'ossature minérale et sur les panneaux en bois. Sur place, les poseurs s'assurent du bon alignement des éléments, « mais le plus important est d'anticiper à la fois la conception et la qualité de réalisation des modules pour éviter d'avoir à réaliser des percements ou des scellements sur site », explique Kader Guettou directeur général du pôle entreprise de GA Smart Building. Un gain de temps sur le chantier qui implique une grande rigueur en atelier pour préparer les divers éléments. De facto, le rythme moyen pour réaliser un bâtiment de quatre niveaux est de trente-cinq semaines, préfabrication comprise.

Au total sur ce programme, le groupe GA a mobilisé trois de ses neuf usines réparties en France pour préfabriquer et monter 7 000 éléments en béton, dont 1 600 poutres et 1 200 poteaux ou encore 2 400 dalles, dans son usine Prega à Criquebeuf-sur-Seine (Eure). De même, 12 200 m² de façades à ossature bois ont été conçus dans l'usine Ossabois installée dans les Vosges ainsi que les 5 800 m² de menuiseries dans l'usine de Paquet Fontaine à L'Aigle (Orne).

Quatre heures pour quatre modules. Les 112 modules sanitaires, dont le poids ne dépasse pas les 280 kg/m² (4 t au total), sont installés sur les dalles en béton au fil de la réalisation des niveaux. Quatre heures suffisent pour mettre en place quatre modules par étage. Dernière finition côté gros œuvre, les façades seront recouvertes d'un bardage métallique, en l'occurrence de grandes lames directement vissées sur les panneaux en bois. Avec sa structure bois et ses façades largement vitrées, le bâtiment triangulaire de l'accueil, soit 2 600 m² en R + 3, n'est quant à lui pas préfabriqué, parce que « les murs rideaux et la taille du bâtiment ne rendaient pas le hors-site pertinent ici », précise Kader Guettou.

Enfin, l'ensemble de ce programme remplace l'ancien bâtiment « B5 », « un monolithe construit depuis les années 1950 avec des additions successives jusqu'à obtenir un ensemble de 300 m par 400 m de côté », explique Emmanuel Quatrepoint, architecte chez Patriarche. S'il a été en grande partie détruit, quelques éléments de sa charpente métallique ont été préservés. Ils accueilleront un grand jardin qui soulignera ainsi l'aspect industriel de l'ancien site de PSA.