Hommage unanime après la mort de l'abbé Pierre

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Du sommet de l'Etat aux associations en passant par les promoteurs immobiliers... les réactions émues se sont multipliées en France après le décès lundi de l'abbé Pierre, fondateur des compagnons d'Emmaüs et apôtre des sans-abri. Un hommage national devrait être organisé.

"Avec cette disparition, c'est toute la France qui est touchée au coeur, a déclaré le président de la République Jacques Chirac, dès l'annonce de la mort de l'abbé". De son côté, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a salué "une force d'indignation capable de faire bouger les coeurs et les consciences" et Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, a estimé que la loi instaurant un droit opposable au logement, examinée le 30 janvier au Sénat, était "la loi de l'abbé Pierre" et qu'elle devait porter son nom.

"Le meilleur hommage qu'on pourra rendre à l'abbé Pierre, c'est de continuer", a déclaré le président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, lors d'une conférence de presse. Même sentiment à l'association des Enfants de Don Quichotte, qui a contraint le gouvernement à prendre des mesures d'urgence pour les mal-logés en établissant des campements à Paris et en province, et a jugé qu'"il y a urgence à donner raison à l'abbé Pierre". Dans un communiqué, les Enfants de Don Quichotte ont demandé l'application immédiate des promesses faites le 8 janvier par le gouvernement, dont l'ouverture de 27.000 places d'hébergement.

"Le long cri de colère de l'abbé Pierre contre la pauvreté ne doit pas s'éteindre ", a poursuivit Ségolène Royal, candidate socialiste à l'élection présidentielle. "De la résistance à l'appel de 1954, de la création d'Emmaüs à son combat contre toutes les formes d'injustice, l'Abbé Pierre était la voix de l'insurrection et de l'interpellation. C'était un homme de combat", a pour sa part déclaré Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle.

Comme pour une grande majorité de français, la Confédération nationale du logement (première association de locataires) "déplore la perte d'un ardent défenseur du droit au logement pour tous". "Nous nous devons de continuer, tous ensemble, ce combat", a déclaré Jean-Pierre Giacomo, président de la CNL, cité dans le communiqué, en saluant "le dévouement de cet homme qui a mené avec ferveur et justesse un grand combat pour le droit au logement pour tous", un droit "élémentaire et fondamental".

"Les annonces concernant la mise en oeuvre, en France, d'un droit au logement opposable ont dû être bien accueillies par l'abbé Pierre", a-t-il ajouté. "Nous devons rester vigilant, comme le fut l'abbé Pierre, et continuer à nous mobiliser pour qu'en France, le droit au logement pour tous, soit réel", a-t-il plaidé.

De son côté, l'Agence nationale de l'habitat (Anah) a rendu hommage à "la clairvoyance" et à "la détermination" de l'abbé Pierre "à l'heure de sa disparition", dans un communiqué signé lundi de son président Philippe Pelletier.

Après l'annonce du décès de l'abbé Pierre, l'Anah "salue sa clairvoyance et sa détermination à inciter à la réalisation de logements locatifs sociaux plus nombreux et mieux adaptés aux plus modestes", a déclaré M. Pelletier.

L'abbé Pierre a placé au centre de son combat "les valeurs d'humanisme et de solidarité, qui ont suscité, au-delà de sa personne, un véritable élan collectif", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui, ce mouvement associatif ancré dans la société poursuit sans relâche cette mission". Par son "action permanente en faveur du logement des personnes les plus démunies", l'abbé Pierre a "tracé un chemin durable, que consacre le projet de loi instituant le droit opposable au logement et dans lequel s'inscrit l'action de l'Agence nationale de l'habitat", souligne encore Philippe Pelletier.

Enfin, dans un communiqué commun, les promoteurs immobiliers Icade, Kaufman et Broad, Nexity et Vinci Immobilier, membres du club des promoteurs partenaires de la Fondation Abbé Pierre, ont salué "celui qui a su incarner avec une énergie intacte jusqu'au terme de son existence, la question du mal-logement, et au-delà, la nécessaire solidarité de l'ensemble des citoyens".

L'abbé Pierre a su faire de sa vie "un combat pour le mal-logement", en lui donnant "une résonance que l'on doit continuer d'entendre demain, et qu'il faut soutenir si l'on souhaite poursuivre la réalisation de programmes de logements très sociaux", affirment-ils.

J-P Defawe

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