Pour illustrer l’utilité d’Hexadone, l’exemple type d’une ville moyenne désireuse de planifier ses aménagements cyclables apporte un éclairage concret : « Au lieu de s’appuyer sur son ressenti, le maire peut savoir où les gens vont vraiment, et définir l'infrastructure en fonction des usages observés », explique Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires, bientôt détentrice de 40 % du capital de la Joint-Venture en cours de constitution, aux côtés de l’opérateur public de télécommunications Orange.
Priorité aux villes moyennes
De la gestion des déchets et de l’eau au dimensionnement des infrastructures, les deux créateurs se mettent au service de tous les domaines de compétence des collectivités, à commencer par celles qui concernent la transition écologique. Les villes moyennes constituent leur cible prioritaire : « Nous ne rivaliserons pas avec les services informatiques des métropoles, ni avec la connaissance pointue des villages par leurs élus », poursuit Olivier Sichel.
L’actionnaire majoritaire entend valoriser le potentiel français : « Leader européen de l’aménagement numérique du territoire, la France figure parmi les pays les plus fibrés d’Europe », souligne Chrystel Heydemann, directrice générale d’Orange.
Valeur ajoutée
Revers de cette médaille : l’opérateur de télécommunications diagnostique une sous-utilisation des données territoriales. Pour y remédier, il pronostique un décloisonnement des métiers. Pour débloquer les freins, Orange compte également sur son expertise en matière de cyber sécurité. « La décision d’ouvrir en open-source appartiendra aux collectivités », assure Chrystel Heydemann.
Heureux de trouver dans la Joint-Venture, dont la formalisation interviendra au premier semestre 2023, l’occasion de confirmer la place centrale du numérique dans la stratégie de développement de la Banque des Territoires, Olivier Sichel se réjouit surtout de mettre l’infrastructure numérique de la France au service de contenus à forte valeur ajoutée, en particulier sur le plan climatique. L’anticipation du recul du trait de côte et ses implications dans le domaine de l'aménagement font partie des applications qui pourraient mobiliser Hexadone.
La commercialisation du service, sous forme de droits d’usage, permettra aux collectivités de l’inscrire dans leur budget d’investissement : un argument sans doute non négligeable, pour mettre l’offre de la Joint-Venture en bonne position, dans les appels publics à concurrence des années à venir.
