« Je viens pour apprendre ». Cet objectif a conduit Bruno Pillon à bloquer dans son agenda les deux premiers jours du congrès mondial de la nature, les 3 et 4 septembre à Marseille. Malgré une longueur d’avance issue de 15 ans de partenariat avec l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le président de HeidelbergCement France affiche une posture d’humilité, sur le terrain de la biodiversité : « Nos actions sont-elles pertinentes ? Comment les améliorer ? J’essaye de ne passer à côté d’aucun élément de réponse ».
Un leader à l’écoute
Ses attentes se concentrent sur les solutions fondées sur la nature, « un thème encore nouveau pour nous, sur lequel nous attendons beaucoup de l’Union internationale pour la conservation de la nature ». Le groupe présentera la sélection française de la cinquième édition de ses Life Quarrier Awards, avant la proclamation du palmarès mondial de ce concours triennal, en octobre prochain à Heidelberg.
La volonté d’apprendre s’exprime aussi en interne : pour départager les lauréats, l’industriel s’appuie sur les autorités académiques. Au jury scientifique d’évaluer les projets présentés par des équipes où l’exploitant associe les parties prenantes de son activité et les universitaires.
Permaculture à l’essai
La sélection française pose plusieurs questions nouvelles : peut-on combiner la permaculture avec l’aménagement écologique d’une carrière en exploitation ? Comment recenser et gérer les plantes envahissantes ? « L’une des questions clés porte sur les moyens d’aider au retour des espèces protégées », ajoute Bruno Pillon.
« Aux grandes entreprises de montrer le bon exemple », estime le président français du numéro 2 mondial du ciment et leader dans la production de granulats et de béton. Ce volontarisme se traduit dans un agenda : d’ici 2025, des partenariats locaux avec des naturalistes encadreront la totalité des sites français.
Bons élèves tricolores
L’hexagone fait plutôt figure de bon élève de la biodiversité, parmi les pays où se déploie la multinationale, maison mère des ciments Calcia. « Les priorités diffèrent, dans la mise en œuvre des 21 engagements du groupe pour le développement durable, regroupés autour de six thèmes. La question de l’eau prime dans les pays qui en manquent », éclaire Brunon Pillon.
La mesure des performances en biodiversité s’impose comme l’un des défis des années à venir. Le président de HeidelbergCement France relie ce thème avec celui de la transmission de ses valeurs vers l’aval de l’industrie extractive : un enjeu vital pour convertir le BTP à la biodiversité.