Les réflexions lancées pour moderniser l'usine d'incinération des ordures ménagères et la station d'épuration de Marignier (Haute-Savoie) viennent d'aboutir. « En 2017, nous avions engagé une démarche globale pour ces équipements : leurs fonctionnements sont extrêmement liés et tous deux étaient concernés par la hausse annoncée de la taxe générale sur les activités polluantes », rappelle Alexia Bertolini, directrice générale des services du Sivom de la région de Cluses.
Edifiée en 1982, l'usine d'incinération a été régulièrement rénovée, notamment en 1991 et 2006, mais ses coûts d'exploitation sont élevés et ses performances insuffisantes : seulement 26 % de l'énergie produite est exploitée. Les évolutions réglementaires rendent nécessaires sa remise à niveau. Le marché global de performance, signé le 22 mai dernier avec Veolia, porte sur sa rénovation et son exploitation pour une durée de six ans renouvelable une fois.
Les travaux, estimés à 12 M€, dureront douze mois. Ils comprennent la construction d'un bâtiment qui abritera un turboalternateur améliorant la récupération d'énergie. La production, acheminée vers le réseau de chauffage urbain de la ville de Cluses, correspondra à la consommation de 6 370 foyers contre 2 700 actuellement. Enfin, les eaux de lavage seront recyclées sur place tandis que le traitement des fumées sera optimisé.
Biogaz pour la Step. Sur le même site, la station d'épuration des eaux usées fait l'objet d'un marché global de performance signé le 24 juin dernier avec Suez. D'une durée de sept ans, renouvelable pour six ans, la convention englobe l'exploitation de l'équipement actuel ainsi que la conception, la construction et l'exploitation d'une unité de méthanisation. Alimentée par la chaleur de l'incinérateur, elle permettra de réduire de 35 % les boues issues de l'épuration et envoyées à l'incinération. Le biogaz produit sera réinjecté dans le réseau de Marignier. Evalués à 5,3 M€, les travaux dureront deux ans.
« Avec ces projets, nous nous inscrivons dans un cercle vertueux, en adéquation avec le plan de protection de l'atmosphère de la vallée de l'Arve », conclut Alexia Bertolini.