La greffe exige de l’architecte un positionnement clair : recherche d’harmonie ou volonté de contraste entre l’existant et le projet. La sélection d’exemples qui suit privilégie les rapports plastiques audacieux entre les matériaux. Le bois, la pierre ou la brique dialoguent avec la tôle rouillée, la résine colorée, le pan de verre. Mais la volonté d’insertion doit aussi prendre en compte une autre préoccupation : plus qu’un mimétisme, composer un élément qui aurait pu être déjà là. Sa masse peut émaner d’un pli du sol tel un mouvement tellurique, ou de la toiture, en remplacement d’une charpente désuète. Elle peut assumer les contours archétypaux des modèles traditionnels : à deux pentes, ou en bloc équarri et parfaitement appareillé tel un mur cyclopéen. Le plus souvent l’insertion est réussie quand sa tonalité semble déjà inscrite dans le paysage. C’est alors dans le souci du détail simple et discret que greffe et bâtiment d’origine vont tisser leurs liens les plus subtils que les architectures s’effleurent, s’accolent ou s’interpénètrent brutalement : un filet tendu en premier plan fait office de garde-corps pour qu’un toit devienne une surface habitable ; un changement de nu entre les différents parements met en valeur le contact entre l’ancien et le nouveau.

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