L'application croissante du BIM aux infrastructures de génie civil, existantes ou en construction, a incité la délégation Grand Est de l'Association française de génie civil à lui consacrer une intense journée d'études, l'automne dernier à Talange (Moselle). Parmi la dizaine d'expériences présentées, Egis a détaillé l'importante modélisation de réseaux qu'il a entreprise à l'aéroport de Bâle-Mulhouse, plus particulièrement sur la partie du site tourné vers la ville de Saint-Louis (Haut-Rhin).
« Rétromodélisation » des réseaux. Intervenant dans le cadre d'études préparatoires au projet de raccordement ferroviaire de l'aéroport, le groupe a été confronté à un déficit d'informations significatif en ce qui concerne les réseaux enterrés : plans incomplets ou non actualisés, absence d'indications sur le nombre de fourreaux, non-représentation sur les plans des cheminements des réseaux dans les ouvrages, etc. « Dès lors, nous avons opéré une véritable “ rétromodélisation ” : le BIM a traduit en trois dimensions le résultat d'un an de recensement, point par point, de 70 km de réseaux secs et humides », décrit Jean-Marie Veith, responsable d'agence et BIM manager Egis à Strasbourg. La partie souterraine est ainsi parvenue à un niveau d'informations comparable à celui, bien plus exhaustif, des aménagements de surface.
Les logiciels BIM n'ont pas tout résolu pour autant. Les équipes d'Egis ont constaté par exemple l'absence de bibliothèques d'objets paramétrables permettant de modéliser ce qui émerge du sol - mâts d'éclairage, massifs en béton - ainsi que des ouvrages enterrés comme les regards et chambres de tirage. Toutefois, les résultats ont formé un socle assez solide pour finaliser, courant 2019, la maquette numérique en vue des travaux de rétablissement et dévoiement des réseaux.