«Notre développement s’accélère », se félicitait Joël Rousseau, président de NGE, en présentant les résultats du groupe le 18 avril. Le chiffre d’affaires de l’entreprise a progressé de 26,1 % par rapport à 2010 (dont 18,6 % en croissance organique) pour atteindre 1,14 milliard d’euros en 2011. Sa marge opérationnelle s’établit à 2,6 % ( 1,4 point) tandis que son résultat net a été multiplié par trois, à 15 millions d’euros. Alors, lorsque le carnet de commandes progresse lui aussi de plus de 50 % (1,84 milliard), la satisfaction de l’équipe dirigeante est compréhensible. Mais ce n’est pas tant ces bons résultats que l’acquisition de l’entreprise de travaux ferroviaires TSO qui la réjouit.
Le secteur ferroviaire a le vent en poupe et TSO (chiffre d’affaires annuel de 203 millions d’euros) est présent dans de nombreux projets d’infrastructures, qu’il s’agisse de lignes à grande vitesse (SEA ou LGV Est), de tramways (Orléans, Paris, Grenoble…) ou de métros (Le Caire, ligne 14 à Paris, Panama…).
Un pure player des TP
Achetée environ 150 millions d’euros en septembre 2011, TSO permet à NGE de développer ses offres « multimétier ». « Nous aimerions aussi suivre TSO, présent à l’international depuis 1972, en complétant ses savoir-faire », ajoute Joël Rousseau.
NGE poursuit également sa stratégie offensive sur les grands projets et monte en puissance sur les contrats de partenariat. L’an dernier, ce pure player des TP a ainsi obtenu la concession de l’autoroute A 63 dans les Landes (avec Colas, Screg, Spie Batignolles et Egis Projects) et réussi le bouclage financier de l’autoroute A 150 en Seine-Maritime. « Trouver 240 millions d’euros en pleine crise, ce n’était pas facile, mais les banques nous font confiance car notre ratio endettement/fonds propres ne s’est pas dégradé, sourit le président de NGE. Nous sommes mûrs pour présenter des offres en préfinancement privé, seuls ou en association, jusqu’à 500 millions d’euros. »
Deux nouveaux actionnaires
Déplorant le fait que peu d’acteurs s’intéressent au financement des PPP inférieurs à 200 millions d’euros, le groupe espère que son projet de fonds d’investissement dédié aux infrastructures, monté en partenariat avec la compagnie Benjamin de Rothschild et le gestionnaire mutualiste OFI-Infravia, sera opérationnel cet été. Pour financer tous ces développements, NGE a fait entrer deux investisseurs de long terme, qui détiennent désormais 35 % du capital de la société : le Crédit mutuel-CIC Capital Finance et le Fonds stratégique d’investissement (FSI, groupe Caisse des dépôts). Désormais, 65 % du capital est détenu par les huit personnes du comité exécutif - qui en gardent le contrôle - et 300 cadres. « C’est un gage de stabilité, de durabilité et d’indépendance », assure Joël Rousseau.
