Le conseil de surveillance du Grand projet Sud-Ouest (GPSO) a été installé ce lundi 4 juillet 2022 par le préfet d’Occitanie Etienne Guyot. Il sera présidé par Carole Delga, présidente de la région Occitanie, « une présidence alternée sur deux ans avec le président de Nouvelle-Aquitaine » [Alain Rousset, NDLR], précise-t-elle. Le comité de pilotage du GPSO, qui réunit l’ensemble des partenaires, a également été installé. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, en est le premier vice-président. Le préfet Guyot a rappelé que le projet porte sur trois opérations et 327 km de lignes nouvelles. Les premiers travaux devraient démarrer dès 2023 pour les aménagements du sud de Bordeaux (AFSB) et les aménagements au nord de Toulouse (AFNT), les deux zones sensibles car les plus densément habitées. Carole Delga a rappelé que ce grand projet va permettre de développer les trains du quotidien au sein des deux régions « la ligne Toulouse-Montauban est totalement saturée, vers Agen, la ligne actuelle le sera d’ici trois ans ».
Les arguments de la défense
Alain Rousset, de son côté, répond aux détracteurs du projet : « Il y a quatre faits principaux qu’on voit un peu moins en Occitanie : D’abord, la LGV Paris-Bordeaux est un succès populaire, pas seulement commercial, on voit plus de familles, de sac à dos que de mallettes. Deuxièmement, l’arrivée de la LGV à Bordeaux en 2017 a fait bondir de 10 à 20 % la fréquentation des TER. Ensuite, la desserte ne concerne pas simplement la liaison sur Paris, mais Libourne, Poitiers : je mets 1 h 20 en train, 2 h 30 en voiture. C’est un report modal massif sur les transports du quotidien. Enfin, quatrième point : le fret représente 10 000 camions par jour sur l’axe Espagne-Bordeaux, soit 97 % du fret sur cet axe, un cas unique en Europe. La ligne actuelle est saturée ». Un autre argument massue contre l’utilisation de l’ancienne ligne avec les TGV actuels : cela signifierait « faire monter des trains à 240 km/h avec 140 passages à niveau entre Bordeaux et Toulouse ! Sans compter les traversées de Langon, Agen, Montauban où il faudra tout casser dans des zones habitées ».
Financement européen
Pas d’inquiétude sur le financement européen « il existe déjà, précise le préfet, l’UE nous a fait savoir qu’elle ne financerait que les travaux et non les 17,3 millions d’euros d’études préparatoires pour l’AFSB. Nous représenterons, comme nous le faisons déjà, des appels d’offres à mesure de l’avancement des travaux ». Quant aux 20 % évoqués dans le plan de financement signé par les collectivités, le préfet répond « Ce montant est inspiré des autres lignes LGV. L’Europe finance déjà GPSO, 39,2 millions d’euros sur AFNT et AFSB et sur les étapes de ce jour. Elle finance déjà 145 millions d’euros de subventions pour le « Y » basque espagnol (prolongement de la LGV de Madrid vers la frontière française). » Et de préciser : « GPSO répond à tous les critères européens d’éligibilité, mais l’UE préfère financer des projets en phase travaux plutôt que les études techniques. Son refus de cette semaine porte sur 14 millions d’études sur AFSB, à rapprocher du montant global de 14,2 milliards d’euros de GPSO ». Et Alain Rousset d’ajouter « 20 % c’est un taux de base, pour le canal Seine-Nord, on est à 40 %, pour Lyon-Turin, 60 %, c’est sur la ligne avec l’Espagne que se fera le maximum du financement européen ».Côté calendrier, si l’objectif de mise en service est 2032, la présidente de région Occitanie Carole Delga entend bien « ne jamais lâcher pour réduire les délais ».