Depuis fin octobre, des voix s’élèvent contre le projet de LGV Bordeaux-Toulouse. Il s’inscrit dans le projet GPSO constitué des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, de ceux au nord de Toulouse et d’une voie nouvelle entre Bordeaux et Dax et Bordeaux et Toulouse ; et dans un deuxième temps entre Dax et le frontière espagnole, à l’issue d’une enquête publique complémentaire. Une opération évaluée à 14 milliards d’euros financés par l’Etat (40 %) les collectivités locales (40 %) et l’Europe (20 %).
Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux, a jugé ce projet inacceptable et le Pays Basque, le département du Lot-et-Garonne et la communauté de communes d’Agen se sont également exprimés contre. Les élus lot-et-garonnais ont d’ailleurs d’ores et déjà voté contre en octobre.
354 millions d’euros d’investissement
Jeudi 18 novembre, à l’issue de la réunion conjointe des commissions infrastructures et finances, la métropole a prévu d’investir 354 millions d’euros et d’adhérer à l’établissement financier local chargé d’encaisser les recettes fiscales et de lever un emprunt.
Un investissement qui passe mal pour les Verts, Philippe Poutou (NPA) et une partie de la droite, « le plus gros groupe de la métropole », reconnaît Alain Anziani. Pourtant, pour le président, cette ligne est une réponse aux transports du quotidien – la création d’une nouvelle voie permettra de faire passer plus de RER métropolitains ou TER - ; à la protection de l’environnement – développement du fret ferroviaire, recours aux trains pour les déplacements entre Bordeaux et Toulouse, économie de 326 000 tonnes équivalents CO2 par an, selon la métropole. « Mais il faut plus de trains, donc plus de sillons, donc une ligne nouvelle. GPSO résout cela, il n’y a pas d’alternative », assène le président.
« Les AFSB, rampe de lancement du GPSO »
Ce qui dérange les Verts porte sur une ligne du pacte de gouvernance qui précise qu’il n’y aurait pas de financement de GPSO sur la mandature. « Notre investissement porte sur les AFSB, je respecte le pacte. » Et de reconnaître quelques minutes après que « les AFSB sont la rampe de lancement de GPSO. » Ces aménagements consistent à créer une troisième voie entre Bègles et Saint-Médard-d’Eyrans et une quatrième voie en évitement au niveau des haltes ferroviaires et gares. Les voies actuelles seront régénérées, les gares réaménagées et six passages à niveau supprimés.
Les discussions sur cette délibération auront lieu lors du conseil de Bordeaux Métropole jeudi et vendredi prochain. D’ici là, le conseil départemental de la Gironde aura voté son budget d’investissement et Etienne Guyot, préfet de la région Occitanie et coordinateur des projets de lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, devrait rendre public le plan de financement*.
* A l’issue des échanges entre collectivités, Etienne Guyot, préfet d’Occitanie, préfet coordonnateur du GPSO a communiqué le 22 novembre 2021 aux collectivités concernées le plan de financement pour qu’elles délibèrent d’ici au 31 décembre 2021.