Sur fond de pénurie de bois, le gouvernement assure placer ce matériau biosourcé au cœur de sa stratégie bas carbone. Alors que la campagne présidentielle s’accélère, avec un chef d’Etat pas officiellement engagé, les Assises de la Forêt et du Bois, du 19 octobre à janvier prochain, visent à cajoler la filière.
Contexte : celle-ci est déjà soutenue par France Relance à hauteur de 300 M€. 150M€ ont été consacrés au renouvellement forestier en amont – soit le reboisement de 45 000 hectares, environ 50 millions d’arbres, capables de capter 150 000 tonnes de CO2 chaque année – et 50 M€ pour la modernisation des industries de transformation du bois en aval, ainsi que 100 M€ supplémentaires pour abonder les différents dispositifs.
Composée de 60 000 entreprises, la filière affiche « des atouts, soulignés dans des rapports, pour la décarbonation de la construction », mais « souffre d’un défaut d’une déclinaison opérationnelle », résume le cabinet de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture.
Ainsi l’une des quatre thématiques qui feront l’objet de discussions entre une centaine de parties prenantes (organisations professionnelles, associations de défense de la nature…) porte sur l’enjeu suivant : « Renforcer les capacités de valorisation de la ressource nationale par un tissu industriel français diversifié et compétitif. »
« Répondre aux besoins du marché national »
« Avec un déficit de près de 7 Mds €, la balance commerciale est très dégradée, entre un import de bois technique, un export de bois peu transformé. Nous devons disposer d’un tissu industriel pour répondre aux besoins du marché national », commente le cabinet de d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Industrie, également impliquée, tout comme Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement.
Un binôme de co-présidents, composé d’un parlementaire et d’une experte ou d’un industriel, coordonnera les échanges sur chaque sujet à creuser.
Anne-Laure Cattelot, députée LREM du Nord, et Michel Eddi, président de l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), sont désignés co-présidents pour piloter les débats de la thématique 1 : « Garantir le rôle de la forêt et du bois dans l’atteinte des objectifs de neutralité carbone. »
Rémy Rebeyrotte, député LREM de Saône-et-Loire et professeur d’économie, et Meriem Fournier, professeure experte de la sylviculture à AgroParisTech et directrice du centre Grand-Est Nancy de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), ont été choisis par le gouvernement pour la thématique 2 : « Renforcer la résilience des forêts et des écosystèmes forestiers, préserver la biodiversité et valoriser les services rendus par les forêts. »
Concertation
Patricia Schillinger, sénatrice LREM du Haut-Rhin et aide-soignante de profession, et Pierre-Olivier Drège, président de la coopérative Nord Seine Forêt (NSF), s’occupent de la thématique 4 : « Rénover le cadre de concertation territoriale entre propriétaires forestiers et parties prenantes sur la gestion des forêts. »
L’idée est notamment de trouver des pistes d’amélioration sur la gestion forestière à travers « une concertation au niveau local au regard des différentes réalités », des Vosges aux Landes, souligne le cabinet de Julien Denormandie. Les communes forestières ainsi que les conseils départementaux et les Régions sont ciblés.
Enfin, Anne-Catherine Loisier, sénatrice UDI de la Côte d’Or, et Pierre Piveteau, président du conseil de surveillance de Piveteaubois, seul producteur français de bois lamellé-croisé et co-leader national du sciage, planchent sur la thématique 3 portant sur le renforcement du tissu industriel.