En octobre dernier, Thierry Parinaud et Patrick Terrier, respectivement gérants des cabinets d’architectes Studio 4 et Atrium, ont remis la maquette « virtuelle » du collège de Vigny au conseil général du Val-d’Oise. Un projet réalisé à partir de la maquette numérique. C’est l’une des premières expérimentations du genre. Inscrit dans le projet eXpert (projet de développement des usages des technologies de l’information dans la filière construction), ce dispositif permet d’échanger les différents fichiers liés à la construction d’un ouvrage entre toutes les parties prenantes (maître d’ouvrage, architecte, bureau d’études, entreprises, gestionnaire de patrimoine…). Une véritable avancée par rapport aux moyens actuels qui ne permettent d’échanger que des documents en deux dimensions.
Garantir l’intégrité des fichiers échangés
Plus de problèmes de compatibilité entre logiciels (interopérabilité), ce nouveau système rend les documents lisibles pour chaque interlocuteur. Un progrès dont se félicite Thierry Parinaud : « Il n’est plus nécessaire de ressaisir les objets ou les données, les éléments envoyés sont restitués tels quels », souligne le dirigeant. Un gain de temps non négligeable.
Autre propriété utile aux yeux de l’architecte : la précision des informations. « Les objets ne sont plus résumés par de simples carrés. L’architecte peut au contraire leur donner forme en précisant leur géométrie, leur matière, leurs propriétés... Cette phase demande un travail supplémentaire au départ pour l’architecte. Mais elle permet de mieux visualiser les objets au sein de l’ouvrage. » La visualisation s’améliore également grâce à la lecture d’images en trois dimensions. Cette option permet de faire tourner l’ouvrage sur lui-même et d’entrer à l’intérieur.
Enfin, la maquette numérique sert aussi la construction durable. Calcul de la future consommation énergétique du bâtiment, effets d’un changement de matériau…, le dispositif offre une fonction de simulation utile pour les gestionnaires de patrimoine. Des avantages qui ne doivent pas masquer une difficulté : la transmission de fichiers volumineux.
« Du fait de leur taille, les documents ne peuvent plus être envoyés par mail. Pour ce projet, nous avons choisi d’échanger nos dossiers par clé USB. Mais, à terme, l’idée est de recourir à une plate-forme d’échange sur Internet », prévoit Thierry Parinaud. Autre amélioration espérée : « Il faudrait que les architectes puissent sélectionner les objets directement dans les catalogues des fabricants. Ils n’auraient ainsi plus besoin de les dessiner. »
