Génie civil Un viaduc bientôt « prêt à l’emploi »

A partir d’une structure largement éprouvée – le viaduc en U –, le spécialiste de l’ingénierie ferroviaire Systra continue d’innover avec deux mots d’ordre : intégration et préfabrication. Le succès est au rendez-vous avec 110 km de viaduc construits ou en construction dans le monde.

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Parler d’innovation pour le profil « en U » d’un viaduc peut étonner tant cette forme a maintes fois été utilisée. Reste que ce type d’ouvrage fait toujours recette aux quatre coins du monde, sur des projets de métro. « Le viaduc en U offre la possibilité de réaliser des lignes de métro aériennes à un coût bien moindre que celui de lignes souterraines », explique Daniel Dutoit, directeur de l’ingénierie de Systra.

Mais, en passant du sous-sol à la lumière, l’infrastructure se montre et doit se fondre dans un tissu urbain souvent très dense. L’abaissement du profil en long par rapport à une solution classique de tablier posé sur poutres favorise sa discrétion. Discrétion également sur le plan sonore puisque les âmes du viaduc, dont la partie supérieure est au niveau des caisses des véhicules, font office de barrières antibruit. Un viaduc en U est une infrastructure linéaire, construite d’un seul tenant, sur laquelle viennent se greffer les stations.

Un mot d’ordre : intégration. Comment faire évoluer un concept centenaire ? En jouant la carte de l’intégration, du « prêt à l’emploi ». Ainsi, les poutres latérales assurent l’anti-déraillement du matériel roulant, les caniveaux sont supprimés, tous les câbles et équipements sont fixés à l’intérieur du U… « Notre objectif ne se concentre pas sur l’évolution de la structure mais sur l’intégration d’un maximum de fonctions du système », ajoute Daniel Dutoit. Si les travées isostatiques des ouvrages font généralement entre 20 et 35 m, des solutions particulières sont à l’étude, comme à Delhi (Inde), pour franchir des portées supérieures en recourant à une précontrainte extradossée.

Sur la « Neihu Line » de Taipei (Taïwan), les ingénieurs de Systra ont conçu un double viaduc en U, préfabriqué par travée complète. Quatre d’entre elles, de 120 tonnes chacune, sont hissées chaque nuit sur les piles.

« L’idéal serait de ne plus réaliser aucun coulage sur site. La solution d’avenir intégrera la voie et tous les équipements. Nous avons d’ailleurs déjà déposé des brevets dans ce sens. »

La solution optimale passe donc par l’industrialisation. Par l’innovation aussi. « Car la condition pour travailler régulièrement dans des pays émergents comme l’Inde est d’apporter sans cesse des idées nouvelles. » Le succès semble au rendez-vous puisque Systra vient de livrer la ligne 3 du métro de Delhi (Inde), 22 km d’Est en Ouest ponctués par 20 stations aériennes ainsi que la ligne 4 du métro de Santiago (Chili). Et sont en construction le métro de Dubaï (Emirats Arabes Unis) et celui de Taipei (Taïwan).

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