Les droits de vote de Joaquin Rivero et Bautista Soler, deux des principaux actionnaires de Gecina, ont été limités à 20% du total jeudi 14 mai par le tribunal de commerce de Paris, dans le cadre d'une bataille pour le contrôle de la foncière française.
"Compte tenu des désaccords graves existant entre les actionnaires actuels de Gecina (...) il est indispensable de faire respecter la limitation des droits de vote (..) de façon à prévenir toute décision qui pourrait (...) générer pour Gecina une situation d'insécurité juridique gravement préjudiciable", indique l'ordonnance de référé du tribunal dont l'AFP a obtenu copie.
Aussi le tribunal a décidé "que les actions détenues de concert par les groupes Rivero et Soler excédant le seuil de 20% (...) soient privés de droit de vote".
De plus le tribunal a désigné un administrateur judiciaire, Me Gérard Philippot, comme mandataire, pour "veiller" au bon déroulement de l'assemblée générale des actionnaires du 20 juin.
"Nous prenons acte de cette décision de justice", indique-t-on dans l'entourage de M. Rivero.
Le cours de Bourse de Gecina a reculé jeudi. A la clôture, l'action perdait 0,29% à 47,73 euros dans un marché parisien en hausse de 0,11%.
Cette décision du tribunal intervient après une procédure conjointe du groupe immobilier espagnol Metrovacesa (principal actionnaire de Gecina avec 26,92%) appuyé par Predica, filiale d'assurance-vie du groupe Crédit Agricole (qui contrôle 8,24%).
"Cette décision devrait faciliter une réorganisation de la gouvernance de la société de nature à restaurer la confiance de ses actionnaires, de ses salariés et du marché", se félicite Crédit Agricole Assurances dans un communiqué.
Metrovacesa et le Crédit Agricole s'opposent à la gestion de MM. Rivero, président de Gecina, et Soler qui contrôlent ensemble 31,47% du capital et 32,86% des droits de vote mais affirment désormais "ne plus agir de concert".
Cette bataille a pour but le contrôle de cette foncière qui possède et gère un patrimoine de bureaux et de logements, principalement dans la région parisienne, d'une valeur de près de 12,5 milliards d'euros fin 2008.