L'abandon du projet de canal Rhin-Rhône vous laisse-t-il toujours amer ?
Nous devons aujourd'hui aller de l'avant en suivant le projet de substitution qui émerge et en demandant des compensations. Car l'abandon du projet de canal à grand gabarit coïncide avec l'achèvement de l'A39, c'est-à-dire un manque à gagner considérable pour nos entreprises. Le préfet de Franche-Comté l'a bien compris en laissant entendre que nous pourrions bénéficier d'un contrat de Plan spécifique pour le BTP d'un milliard de francs. C'est vital pour nos entreprises qui dépendent à plus de 70 % de la commande publique.
Vos adhérents expriment-ils d'autres attentes ?
Nous avons eu trois morts cette année sur les chantiers, et le besoin accru de sécurité est sur toutes les lèvres des chefs d'entreprise de la région. C'est pourquoi nous signons des chartes avec les principaux donneurs d'ordre, comme le district urbain du Pays de Montbéliard. Un prix, doté de 5 000 francs, récompense même, chaque année, le chef de chantier et son équipe qui ont été les plus respectueux de la sécurité. L'autre grande demande tient à la qualité, principalement en matière d'obtention de la norme ISO 9002. C'est la meilleure réponse que l'on puisse apporter pour relever l'image de notre profession.
Y a-t-il une inquiétude particulière à avoir en ce qui concerne les 35 heures ?
Il faut bien comprendre que les difficultés pour passer aux 35 heures ne sont pas les mêmes si l'on est routier ou canalisateur. Pour les routiers, contraints à une saisonnalité dans leur activité, la réduction du temps de travail passe obligatoirement par l'annualisation. Beaucoup d'entre nous ont déjà conclu, en ce sens, des accords de Robien. Aujourd'hui, la solution qui me paraît préférable est la signature d'un accord de branche, décliné régionalement. En attendant, pour préparer les entreprises à ce passage, nous allons diffuser un logiciel de simulation, et organiser des réunions avec un spécialiste en droit social.