Formes complexes pour façade végétale

Une mise en valeur tout en discrétion, tel était l’objectif de l’architecte Thomas Corbasson pour l’hôtel particulier Bouctot-Vagniez à Amiens. Pour y parvenir il a imaginé une extension en continuité du jardin existant et utilisé un système innovant de végétalisation de façade.

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Une multitude de formes

Conçue par l’architecte Thomas Corbasson, Agence Chartier-Corbasson Architectes, l’extension de l’hôtel particulier Bouctot-Vagniez à Amiens, qui abrite la Chambre régionale de commerce et d’industrie de Picardie, est en voie d’achèvement. Un projet atypique qui marie l’architecture Art nouveau des années 1900 du bâtiment existant à une architecture ultracontemporaine.

Le nouveau bâtiment, une structure béton, a été construit sur une parcelle à proximité immédiate de l’hôtel particulier, entre le jardin de celui-ci et une voie de circulation, le mail Albert 1er , au sud. Une construction en deux parties : un édifice public regroupant un auditorium et une salle de réception et des bureaux.

L’architecte a pris comme parti « de concevoir un édifice dont la façade principale donne sur le jardin au Nord, et qui fonctionne en synergie avec lui». Autrement dit, ce dernier a choisi de rendre le plus discret possible la nouvelle construction en l’intégrant au jardin existant : « Nous avons choisi la continuité de la végétation en créant un paysage dans cet espace, en condensant tous les éléments de programme en un socle végétal qui assure la liaison du projet avec l’existant et le jardin. Sur ce socle, explique Thomas Corbasson, viennent se positionner les volumes construits des bureaux, les plus compacts possibles, les plus en retrait possible par rapport à l’édifice existant. Il s’agit de redonner à l’hôtel un territoire à sa mesure ».

Structure métallique

Côté jardin : « Le projet se lit donc comme une continuité du paysage existant, comme une déformation du mur d’enceinte sur lequel il se cale, intégralement planté. Sa morphologie parvient même à intégrer une cascade existante du jardin XIXe ». Pour parvenir à ce résultat sur le plan technique, la façade végétalisée a été mise en place sur une structure porteuse métallique, elle-même accrochée à la structure béton de l’immeuble. La structure métallique modélisée reprend les formes imaginées par l’architecte. Sur cette structure, les concepteurs ont mis en place des bacs acier. Ces derniers, malléables, reprennent les formes atypiques de la structure : « Nous avons utilisé la capacité des bacs acier à se gauchir ». Les bacs acier, eux, sont recouverts d’un complexe d’étanchéité classique avec son isolation. La végétalisation (Vertiflore de Tracer) est mise en place au-dessus de l’étanchéité sur une structure secondaire en métal. Ladite structure étant formée de rails métalliques maintenus entre eux par des attaches spécifiques à angles variables de manière à s’adapter aux formes du bâtiment. Les bacs de végétalisation sont ensuite installés et solidarisés aux rails.

Au sud, sur rue, le bloc bureau est protégé par une double peau : « Une résille métallique dont le motif est inspiré des façades de briques multicolores qui composent le mail Albert 1er, explique l’architecte. Cette double peau permet la ventilation et fait office de brise-soleil, procurant également intimité aux bureaux. L’apparence de la résille, composée d’une multitude de panneaux, varie selon la programmation intérieure, avec des degrés de transparence variables ».

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