Formation : vers une mobilisation générale en faveur du BIM

Lors du séminaire organisé par le ministère de l'Education nationale au lycée Louis Le Grand à Paris, les 4 et 5 décembre 2014, les différents intervenants ont présenté les enjeux liés au BIM dans les formations du BTP.

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Objectif BIM pour les formations

L’ambassadeur du numérique dans le bâtiment, Bertrand Delcambre, le répète à l’envi : « nous voulons que tous les acteurs du monde de la construction passent au numérique dans les prochaines années », avec en premier lieu une priorité accordé au BIM (bâtiment et information modélisés). Outre les 20 millions d’euros d’investissement (voir notre article) annoncés par la ministre du Logement Sylvia Pinel dans le cadre du plan de transition numérique, Bertrand Delcambre présentait ses priorités devant une assemblée d’inspecteurs et de formateurs académiques réunis au lycée Louis Le Grand à Paris.

"Empowerment"

Outre Bertrand Delcambre, Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique, est venu partager avec l’audience sa vision du numérique, « une révolution de la même ampleur que l’imprimerie de Gutenberg, sauf que les changements se sont ensuite déroulés sur trois siècles, alors que ceux induits par le web se réalisent à l’échelle de quelques générations ». Dans ce contexte, on assiste à une véritable prise de pouvoir par tous ou « empowerment ». L’empowerement s’effectue grâce à la démocratisation de nombreux outils, qu’il s’agisse des imprimantes 3D qui mettent à la portée de tous la production industrielle ou des logiciels et applications divers et variés. « Les transformations numériques redonnent du pouvoir aux créatifs et leur donne surtout les moyens et les capacités de créer et d’innover », a-t-il rappelé.

Des propos qui ont marqué Olivier Celnik, co-directeur du Mastère spécialisé BIM de l’Ecole des Ponts Paristech - ESTP, qui y trouve « des arguments pour les architectes aujourd’hui ». Lors du séminaire, il présentait le mastère BIM et les particularités de la formation qui, outre une semaine de cours/mois, bénéficie d’une plateforme web sur laquelle les 36 participants de cette première année partagent et échangent.

De 22 à 57 ans

Il s’agit d'un outil de formation à distance qui propose des contenus pédagogiques originaux, médiatisés par l'équipe : cours, exercices et classes virtuelles. « Une dimension collaborative qui participe largement à la richesse des échanges », estime Olivier Celnik, qui a veillé attentivement à la sélection des candidats.

Outre des expériences diverses, les participants, qui ont entre 22 et 57 ans, viennent d’horizons divers puisqu'ils sont ingénieurs, architectes, mais aussi issus de la maitrise d’ouvrages ou de l'industrie. « Ils apprennent à travailler ensemble de façon en partie asynchrone avec des problèmes techniques à résoudre, comme dans la vraie vie » explique-t-il. L'objectif du mastère est bien de réapprendre aux acteurs à travailler ensemble au bénéfice du projet, tout comme le BIM est un processus de gestion de projet dans un contexte de collaboration, et la maquette numérique un outil destiné à être partagé par les acteurs et à les informer.

Les participants du Master font ainsi écho aux préconisations du rapport « Jules Ferry 3.0 » remis par le Conseil national du numérique au gouvernement en octobre dernier, avec une « inversion pédagogique », où le cours magistral n’est plus l’unique façon de délivrer un savoir, mais où le mode d’apprentissage devient plus collaboratif. C’est peut-être bien cela qui va permettre aux entreprises et aux futurs acteurs du bâtiment de passer au BIM dans les prochaines années.

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