Les membres de l'Union nationale artisanale de la branche peinture vitrerie revêtement (UNA-PVR) ont organisé récemment à Evreux leur congrès national annuel sous le thème de l'adaptation aux marchés.
Pour leur président, William Armanini, le constat est clair : « L'époque des carnets de commandes pleins à six mois est définitivement révolue. » Apparaissant les derniers sur les chantiers, les entreprises artisanales de peinture ont subi de plein fouet la crise du BTP et leurs trésoreries sont exsangues au point de redouter de nouvelles défaillances, malgré un « léger frémissement de reprise ». Cette situation est d'autant plus précaire que la concurrence déloyale du travail au noir, des « bricoleurs du dimanche » ou des entreprises d'insertion est de plus en plus dure.
Mais se fondant sur une enquête récente du Credoc, William Armanini se veut optimiste. L'étude montre que 30 % de la population nationale fait déjà appel aux artisans du BTP et que 50 % ne pourront jamais le faire faute de moyens. « A nous de sensibiliser la frange restante des 20 % d'indécis, de leur prouver que nous sommes des "pro" ». William Armanini estime qu'une période difficile induit une prise de conscience salutaire. Et il livre quelques pistes d'avenir : les agréments conclus avec des compagnies d'assurance en vue de régler rapidement des sinistres pour des montants de travaux de moins de 10 000 francs, la nécessité de l'entretien du patrimoine au sens large ou encore le suivi de la clientèle avec le développement de la notion de conseil dans une discipline où les renversements de mode nécessitent des compétences professionnelles (retour des matériaux grattés à la chaux par exemple).