Chez Stradest, le souci du bien-être des salariés est avant tout un état d’esprit. Cette PME spécialisée dans les travaux publics (Hauconcourt, Moselle) a notamment conclu, en septembre dernier, un contrat de prévention avec la Caisse régionale d’assurance-maladie (Cram) d’Alsace-Moselle. « Celle-ci subventionne, à hauteur de 50 000 euros, les actions pour améliorer les conditions de travail, l’hygiène et la sécurité qui vont au-delà des obligations réglementaires », explique Michel Rodé, P-DG de l’entreprise. Stradest s’est donc engagée sur un plan triennal d’investissement, avec une échéance fixée à fin août 2011.
Engagement de longue date
Crise ou pas, l’entreprise n’entend ainsi pas ménager ses efforts pour moderniser les conditions de travail de son personnel. « Pour le moment, nous n’en ressentons certes pas encore les effets dans nos comptes. Mais, de toute façon, quand on travaille mieux, on est plus efficient ! », considère le dirigeant. « Pour exiger du rendement de ses salariés, poursuit-il, encore faut-il les doter pour travailler de matériel moderne et sans danger pour leur intégrité physique. N’oublions pas, de plus, que les conditions d’hygiène et de sécurité sur les chantiers sont un paramètre pris en compte pour l’attribution d’un marché public… » L’attention portée au bien-être des salariés fait d’ailleurs partie de l’histoire de l’entreprise. Retour en arrière. Stradest est créée en avril 2001 : « Dès cette date, ce fut pour nous une priorité », se souvient le chef d’entreprise. Car Michel Rodé en est convaincu : on ne saurait créer une société sans prendre en compte, dès l’origine, les conditions de travail. Et de poursuivre : « Une PME à taille humaine offre l’avantage de la réactivité : les décisions sont prises et exécutées plus vite. Un atout qu’il ne faudrait pas perdre en négligeant la qualité des conditions de travail. »
D’où l’idée, dès le départ, d’associer l’OPPBTP à la démarche prévention de l’entreprise. « Dans une petite société en effet, il est rare de prévoir un poste dédié à la prévention », ajoute le dirigeant. Un premier contrat de progrès est ainsi signé en décembre 2001 avec l’organisme de prévention. Le principe ? « En échange d’une assistance technique et réglementaire (alertes, aides pour élaborer des formations sur la sécurité, etc.), l’entreprise s’engage à améliorer ses points faibles en matière d’hygiène et de sécurité », résume Michel Szymkowiak, ingénieur de prévention à l’OPPBTP, qui suit l’entreprise depuis ses débuts. Stradest a d’ailleurs réitéré l’opération en février 2006.
L’entreprise mosellane a eu à cœur, au fil des années, d’œuvrer pour faire évoluer les conditions de travail sur les chantiers. Et les exemples de réussites ne manquent pas ! Parmi les récentes acquisitions, une camionnette équipée d’un treuil de déchargement sur potence. L’idée : mécaniser le travail de déchargement de matériel lourd. De quoi éviter les risques d’accidents du travail, mais aussi les maux de dos. D’autres investissements visent à réduire les nuisances sonores et les vibrations, comme l’achat de pilonneuses antivibratiles.
Bungalows mobiles
Stradest s’est aussi dotée ces derniers temps de bungalows mobiles avec cloison séparative entre l’espace dédié au rangement du matériel et l’espace réfectoire. Le personnel peut ainsi prendre ses pauses dans un endroit propre et en ordre, sans odeurs de fuel ou de produits chimiques. Mais aussi, bien sûr, se protéger du froid et de la chaleur. « Il s’agit d’une obligation réglementaire depuis décembre 2008, mais certaines petites entreprises ne l’honorent pas, relève Michel Szymkowiak. Les installations d’hygiène mises à disposition des salariés par l’employeur reflètent aussi la considération qu’il leur porte... »
