A l’angle du boulevard Raspail et de la rue Campagne-Première (Paris 14e), près de la fondation Cartier conçue par l’architecte Jean Nouvel, le lycée hôtelier Jean-Quarré affiche une singulière façade de béton, préfabriquée et volontairement répétitive, dans un quartier plus volontiers épris de « tradition ». Librement inspiré de la typologie des bâtiments universitaires, l’équipement conçu par Olivier Brenac et Xavier Gonzalez déploie ainsi un système constructif de façades porteuses en béton, à la trame serrée (1,25 m entre chaque poteau), dont la stricte régularité inscrit l’édifice dans la lignée du campus de Jussieu ou de la Maison des Sciences de l’Homme, située un peu plus bas sur le boulevard. Mais, autre époque, autre matériau ! Aux profilés acier et au béton coulé en place succèdent ainsi ces minces modules de béton préfabriqués en Belgique par la société Decomo, spécialiste de la création de pièces en béton architectonique.
Livrés sur chantier par « peignes » de deux à six poteaux de section carrée (18 cm x 18 cm), surmontés d’une poutre porteuse de 40 cm de hauteur, ces éléments en forme de portique sont prêts à s’emboîter sur les dalles par simple clavetage. Et ceci, grâce à un fourreau prévu au bas de chaque poteau pour recevoir le fer en attente sur la dalle. Le choix de la préfabrication s’est imposé pour garantir, selon Xavier Gonzalez, une parfaite finition, sans affleurement possible des ferraillages (tous différents ici selon les poteaux, en fonction du calcul de descente de charges) et une parfaite maîtrise de la teinte du béton. Ici, une tonalité blanc cassée a été choisie pour s’harmoniser avec la pierre calcaire typique du Paris haussmannien environnant.
