Après Monaco, la Belgique et le Luxembourg, la France dévoile enfin son pavillon pour l’Exposition universelle de Dubaï en octobre 2020. Un évènement majeur intitulé « Connecter les Esprits, Construire le Futur » ou plus de 25 millions de visiteurs et 190 pays sont attendus. 438 hectares sur la route d’Abu Dhabi sont consacrés à l’Exposition, desservis par une ligne de métro en construction.
Le design et les architectes du pavillon France ont été révélés ce 19 mars au ministère de la Transition écologique et solidaire. C’est Jean-Luc Perez de l’atelier du Prado, en association avec Jacob Celnikier et Pascal Grabli de l’agence Celnikier & Grabli Architectes, qui ont été choisis pour la conception du pavillon après un dialogue compétitif lancé en juin 2018. Jean-Marie Priol, du collectif Immersive(s), est chargé de la scénographie.
Sur un parcours de 800 m², le pavillon France veut offrir une expérience immersive, avec une « oscillation sonore qui enveloppe le visiteur » décrit Jean-Luc Perez. La visite débutera dès la file d’attente, à Dubaï elle ne devrait pas excéder 30 minutes. L’architecte affirme qu’elle sera même « un concert préparatoire de sensations, l’attente deviendra un désir de
France ».
Le visiteur passera ensuite par trois zones baptisées « Immersion(s) », Perception(s), Réflexion(s) ». L’étage sera consacré aux professionnels avec des bureaux et des salles de réunion.

La première salle à l'intérieur du Pavillon. ©COFREX
Un bâtiment lumineux et aérien
Le pavillon est placé sous le signe de la lumière. Un thème choisi pour plusieurs raisons, selon Brune Poirson secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire : « le thème est « Lumière, Lumières » car nulle mobilité n'est plus rapide que la lumière et cela évoque le Siècle des Lumières, lié au partage et au rayonnement des découvertes et des connaissances ».
Car l’objectif de la participation à l’Exposition universelle est bien de faire rayonner la France à l’étranger : « ce projet vise à montrer ce que la France a de meilleur et doit permettre aux entreprises de développer leurs
activités » insiste Brune Poirson. Malgré un ticket d’entrée au pavillon à 200 000€, plusieurs groupes ont rejoint l’aventure notamment Engie, la RATP et Alcatel-Lucent.
De forme rectangulaire, le pavillon est un bâtiment aérien et épuré. Il est composé d’une structure recouverte sur 2 700 m², à l’extérieur et à l’intérieur, de tuiles photovoltaïques produites par Akuo Energy. Elles permettront de couvrir 80% des besoins énergétiques du pavillon et rappellent selon Jean-Luc Perez « les touches impressionnistes de Monet ».

Les tuiles photovoltaïques à l'extérieur du pavillon visent à rappeler les tableaux impressionnistes de Monet. ©COFREX
Entre les étages, un « baldaquin de lumière » permet une « fusion de la lumière et de la matière ». A l’extérieur, un parvis sera protégé du soleil et offrira de l’ombre aux visiteurs. Au-dessus, à la proue du bâtiment, une terrasse panoramique de 40 m de long offrira un panorama sur l’Exposition universelle. Quatre jardins à la française de 1160 m² incarneront une oasis en plein désert.
L’ensemble illuminé fera du pavillon « un corps vivant en perpétuel renouvellement », assure Jean-Luc-Perez. « Vous pourrez le visiter plusieurs fois, il ne sera jamais le même. De jour, de nuit, à chaque heure, à chaque saison du temps de l'Exposition, il sera toujours différent. ».
« Le pavillon français le plus durable jamais conçu »
La construction et l’aménagement sont confiés au Belge Besix. Concernant les matériaux, Erik Linquier, Commissaire Général pour la France à l'Exposition universelle Dubaï 2020, indique que Saint-Gobain travaille sur le projet, de la tôle et du métal seront utilisés pour la structure.
Composés de bistrots, de boutiques, cette vitrine de la France à l’étranger a un budget total de 28 M€, l’Etat participant à hauteur de 20 M€. La construction représente à elle seule 12 à 15 M€. Les travaux doivent débuter en mai pour s’achever à l’été 2020.
A la fin de l’Exposition en avril 2021, la France aura 6 mois pour démonter son pavillon. Plusieurs projets de réutilisation sont déjà étudiés, Jean-Luc-Perez assure qu’« il s’agit du pavillon français le plus durable jamais conçu à ce jour car il est démontable et réutilisable ». La structure assemblée avec des boulons doit faciliter le démontage et le remontage.
Une microstation d’épuration recyclera les eaux usées et alimentera le réseau d’arrosage. Quant à la végétation indigène du jardin, elle doit être replantée après l’Exposition. Un objectif de réutilisation sur lequel insiste Brune Poirson : « le pavillon doit faire valoir l’exception française et prouver à Dubaï que l’ambition de la France est aussi audacieuse qu’écologique ».